Édition serbe, 1988 |
Créée dans la principauté de Dioclée qui devint (1089) le premier royaume serbe du Moyen Age, cette chronique, composée de trois parties, est l’œuvre d’un anonyme dit le “Prêtre de Dioclée”. L’auteur y retrace, dans la première partie, l’histoire d’un royaume mythique des Slaves méridionaux depuis leur installation dans l’Illyricum byzantin. La deuxième partie contient une Chronique du royaume de Dioclée (XIe — XIIe siècle) avec une valeur historique nettement plus importante, mais encore très insuffisamment étudiée. Enfin, la troisième et dernière partie (chapitre XXVII) est une adjonction relative au XIVe siècle contenant le récit légendaire sur la mort du dernier roi croate Zvonimir. Connue dans les plus anciens manuscrits uniquement dans sa version latine et italienne, Il est à noter par ailleurs qu’une ascendance plus ancienne slavo-serbe de l’ouvrage du Prêtre de Dioclée représente l’un des rares témoignages sur ces chroniques épiques archaïques (Liber gestorum) en vers qui se maintinrent encore longtemps chez les peuples barbares christianisés et qui ont dû représenter une source d’informations sur l’histoire la plus ancienne des Serbes et des Croates pour l’œuvre de Constantin Porphyrogénète. Editions et traductions I. Kukuljević, « Kronika hrvatska iz XII vijeka », Arhiv za povjesnicu Jugoslavensku, t. I, Zagreb 1851, p. 1-37 (version croate) ; J. Subotić, Dukljanskog presvitera Kraljevstvo Slavena, Serbski Letopis za godinu 1853, II, 88, p. 1-86 ; F. Šišić (étude et édition critique du texte), Letopis Popa Dukljanina (Annales du Prêtre de Dioclée), Belgrade-Zagreb, 1928 ; V. Mošin (édition critique, étude), Ljetopis popa Dukljanina, Zagreb, 1950, 480 p. ; S. Mijušković, Ljetopis popa Dukljanina, Titograd 1967, p. 1-284 ; Id. ; Ljetopis Popa Dukljanina (introduction, commentaires et traduction serbe), Belgrade, 1988, 192 p. On peut lire des extraits de Rédactions latine et italienne Praesbiteri Diocleatis Regnum Slavorum, dans le cod. Vaticanus latinus 6958 ; M. Orbini, Il Regno degli Slavi, hoggi corrottamente detti Schiavoni, Pesaro, 1601, p. 204-24. (Cette traduction italienne fut mise à l’“index librorum prohibitorum” dès 1604) ; J. Lucius, De regno Dalmatiae et Croatiae libri sex, Amstelodami MDCLXVIII ; Schwandtner, Scriptores rerum Hungaricarum, t. III, Vienne, 1786, p. 486-509. ♦ Bibliographie. V. Jagić, Historija književnosti naroda hrvatskoga i srpskoga (Histoire de la littérature du peuple croate et serbe), Zagreb, 1867, p. 113-117 ; St. Stanojević́, « O prvim glavama Dukljanskog ljetopisa », Glas Srpske kraljevske akademije, 126 (1927) ; M. Medini, “Kako je postao Ljetopis popa Dukljanina” (La genèse des Annales du Prêtre de Dioclée), Rad JAZU, 273 (1942) p. 113-156 ; N. Radojčić, “Oblik prvih modernih srpskih istorija” (La forme des premières histoires modernes des Serbes), Zbornik MS, 2 (1952), p. 2-47 ; Dj. Sp. Radojičić, « Un poème épique yougoslave du XIe siècle — les ‘gesta’ ou exploits de Vladimir, prince de Dioclée », Byzantion, 35 (1965), p. 528-555 (= Mélanges Henri Grégoire) ; Id., “Legenda o Vladimiru i Kosari - njeni vidovi od XI do XIX veka” (La légende de Vladimir et de Kosara et ses formes du XIe au XIXe siècle), Bagdala, 96-97 (1967) ; Mavro Orbin, Kraljevstvo Slovena, sous la direction de Fr. Barišić, R. Samardžić, S. Ćirković, Belgrade, 1968, 475 p. ; N. Banašević, Letopis popa Dukljanina i narodna predanja (Les Annales du Prêtre de Dioclée et la tradition populaire), Belgrade, 1971; Vasilka Tapkova-Zaimova, « Nepoznati rukopis o životu Svetog Jovana Vladimira », in Byzance et les Balkans à partir du VIe siècle, Londres, 1979, p. 179-189 ; D. Bogdanović, Istorija stare srpske književnosti (L’histoire de la littérature serbe ancienne), Belgrade, 1980, p. 133-135 ; Lj. Maksimović, “Struktura 32 glave spisa De administrando imperio” (La structure du chapitre 32 du De Administrando Imperio), ZRVI, 21, (1982), p. 25-32 ; Dj. Trifunović, Azbučnik srpskih srednjevekovnih književnih pojmova (Lexique des notions littéraires serbes au Moyen Age), Belgrade, 1990, p. 60-61; Mavro Orbini, Kraljevstvo Slavena, dir. F. Šanjek, Zagreb, 1999. Malgré un effort louable quant à la lecture des sources littéraires, le travail de Solange Bujan, « Boško I. Bojović |