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Le roman est situé dans une boîte marine datant du 19e siècle. Cette boîte, que l'on trouve sur les bateaux, servait pour y déposer un pistolet, des objets précieux, des boussoles et le journal de bord. L'auteur qui achète cet objet, à la fin du siècle dernier, à un "garçon de café" à Budva en même temps que son sourire énigmatique, utilise cette boîte comme un petit coffre pour y placer ses histoires. Dans chacun de ses tiroirs, séparations et enfoncements, se trouve un chapitre de son roman. L'action se déroule à Paris et à Kotor (au bord de la mer Adriatique) de nos jours. Les soldats serbes sur le champ de bataille serbo-croate (lors de la dernière guerre en ex-Yougoslavie) et les ouvriers serbes sur les chantiers du monde, qui sont obligés de cacher leur origine, ne sont que quelques-unes des images dramatiques de la réalité que relate ce roman. L'un de ses personnages voudrait à tout prix être accepté par l'Europe. Dans cet objectif, il s'efforce d'oublier sa langue maternelle, déserte l'armée, fuit vers l'Europe, mais en vain. A l'instant même où il pense qu'il y sera le bienvenu, il comprend qu'il ne le sera jamais en tant que balkanique. Fidèle à son style que le lecteur du Dictionnaire khazar (un best-seller mondial) reconnaîtra, Pavić déborde d'imagination et vous laisse sans souffle jusqu'à la dernière page. Ce roman, publié en 1999 (Editions Dereta, Belgrade), a connu une dizaine d'éditions en Serbie, il est traduit en plusieurs langues et les Russes en ont tiré un film. L'œuvre de Milorad Pavić connait une trentaine de traductions à ce jour
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