LE LIVRE DU MOIS : octobre 2013 |
Gaïa Éditions, 2013
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Grozdana Olujić DES VOIX DANS LE VENT Glasovi u vetru Traduit par Alain Cappon Présentation de l'éditeur : Gaïa Éditions Au XVIIe étage d’un hôtel new-yorkais, dans un état de semi-veille, Danilo Aracki sent qu’il n’est pas seul dans la chambre. Les lumières multicolores des enseignes publicitaires transpercent la pénombre, éclairant partiellement le visage et les cheveux d’une femme blottie contre son épaule. Qui peut-elle être, que fait-elle dans son lit ? Encore hébété par le long voyage et l’insomnie, Danilo sursaute. Une voix parvient du clair-obscur où se pressent les fantômes des Aracki.
A lire : |
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Auteur : Grozdana Olujić Grozdana Olujic est une grande dame des lettres serbes. Née en 1934 en Yougoslavie, elle publie son premier roman à vingt-deux ans et remporte un immense succès tout en créant une polémique pour sa critique de la société et de l’idéologie officielle. Elle publie plusieurs romans dans les années 1960 et 1970, avant de se consacrer à la littérature jeunesse et à la traduction de l’anglais. Source : Gaïa Éditions
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Présentation d'Alain Cappon [...] L’« action » du roman se déroule le temps d’une seule nuit, et c’est par le prisme de la conscience, du regard que tente de poser… a posteriori Danilo Aracki sur le passé de sa famille que le lecteur découvre les questionnements qui le torturent et le hantent tels… des spectres. C’est le mystère de la disparition des siens qu’il chercher à percer – de ceux qui ont « fui dans le monde » ; de ceux auxquels il n’a pas été accordé de reposer dans une tombe tel son grand-père, mort dans l’explosion d’un tank, sa sœur, noyée dans un lac, son frère, dont toute trace se perd… peut-être… à Goli otok, le goulag titiste, ou encore son neveu qu’il croit reconnaître en un petit Amérindien d’une tribu inéluctablement promise à la disparition. Des Aracki, il ne reste rien hormis les très vagues souvenirs que Danilo a su/pu préserver de sa très petite enfance, hormis les entrées de son journal intime et les faits bruts consignés dans l’almanach de Karanovo, la ville où sa famille avait fait souche. Danilo rejoint ainsi Isaković, l’un des personnages des Migrations de Miloš Crnjanski, ou les héros des romans contemporains qui traitent de l’émigration, de l’exil, et de leurs corolaires : l’oblitération du souvenir par le temps et la perte inéluctable de l’identité. [...] |
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