LE LIVRE DU MOIS : septembre 2015 |
Éd. Agone 2005 96 p.
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Borislav Pekić L'HOMME QUI MANGEAIT LA MORT Čovek koji je jeo smrt Traduit du serbo-croate par Mireille Robin
Dossier de presse - extraits choisis
« Jean-Louis Popier est un obscur gratte-papier qui, en 1792, occupe le bureau jouxtant le tribunal révolutionnaire. Son travail de greffier est simple : il enregistre les sentences et les transmet à un fonctionnaire chargé de dresser la liste des personnes à exécuter. Mais un jour, Popier a faim. Au moment de croquer son pain, il entend des pas. Il cache son méfait dans le premier papier venu et le range dans sa poche. Le soir, lorsqu’il déplie son quignon, l’homme s’aperçoit avec stupeur que l’emballage n’est rien de moins qu’une condamnation à mort. Pour effacer toute trace, il n’a qu’une solution : l’avaler en petits morceaux. C’est ainsi qu’il mange sa première mort. Car, de ce jour, il décide d’épargner d’autres vies. Il devient Dieu. Cette fable est signée Borislav Pekic, né dans les Balkans et mort à Londres en 1992. En moins de cent pages, cet écrivain décrypte la bêtise avec une jouissance peu commune. Une œuvre de virtuose. » Christine Ferniot, « L’avaleur », Lire, 1er novembre 2005. * * * « L’Homme qui mangeait la mort est une fable extraordinaire. Une leçon d’histoire, et de littérature. Ce texte effronté, ô combien jouissif, est sorti de l’imaginaire d’un de nos voisins européens, Borislav Pekic. […] Des Balkans à Paris, Borislav Pekic décape la cruauté, la bêtise, tranche dans les désastres. Le tout avec un humour féroce. Ce qui est peut-être bien une forme de tendresse. » Martine Laval, « Sapeur Popier », Télérama, 14/09/2005. * * * « Un récit d’une inquiétante étrangeté pour découvrir Borislav Pekic. […] Rigoureusement fantaisiste, gravement drôle, Borislav Pekic fait du rond-de-cuir Popier un personnage mémorable. Cet art de la fantasmagorie brillante rappelle les doubles sens et les doubles jeux d’un Leo Perutz. » J-M.M., « Un saint greffier », Livres Hebdo, 16-23/09/2005. « Borislav Pekic réussit, avec brio, à ébranler préjugés et certitudes que l’on pourrait avoir au sujet de la Révolution de 1789. » Daniel Leduc, « Borislav Pekic, L’homme qui mangeait la mort », * * * « Pekić, facétieux, jouant d’une érudition toute borgésienne, réussit à transformer sa petite fable historique en implacable réflexion sur le Mal. Pourfendeur des idolâtres, vraisemblablement réactionnaire, Pekić ne cède cependant jamais aux facilités de la contre-révolution : il s’en tient à une dissection distanciée, mais non moins efficace, d’une machine destructrice érigée en mythe. » Olivier Noël, Fin de partie, 03/02/2006.* * * « Comment se forge-t-on une conscience en ce monde ? La réponse de Borislav Pekic est pleine d’une richesse métaphorique et anthropologique peu commune : par le hasard. La conscience de soi et du monde peut nous tomber dessus comme le ciel sur la tête ; elle peut tout aussi bien se loger dans la petitesse des choses ordinaires que dans la brutalité des actes sociaux, s’apparenter à une révélation dans le désert autant qu’à un accident de parcours dans la paisible linéarité des jours. Dès lors entrevoyons-nous, fût-ce faiblement, ce qui demeure vivant une fois que la société a érigé ses miradors : l’aspiration à la liberté. » Marc Villemain, « La mort dans ses petits papiers », Newsletter des Livres
« Borislav Pekic nous offre un passionnant document, tout à la fois historique et imaginaire, autour d’une période bien sombre de l’Histoire de France, dont l’intensité permet de mettre en relief le questionnement sur la culpabilité et le pardon ainsi que les critères du jugement. Mais c’est aussi une fable savoureuse sur le souffle de l’imagination dans ses rapports à l’histoire. » Nikola Delescluse, Paludes, 2 février 2007.
« L’Homme qui mangeait la mort, nouvelle forte, intelligente et sensible, est un vrai petit bijou. […] Mais c’est aussi une petite merveille d’écriture, astucieusement construite, palpitante de la première à la dernière page, et d’un style tout à fait délicieux, mettant en abîme l’enquête et le roman historiques, dans une synthèse adroite et réjouissante. Texte d’une profonde humanité, L’Homme qui mangeait la mort ne saurait laisser indifférent, et séduit sous tous les angles. »
Nebalestuncon.over-blog.com, 29 septembre 2011. |
Auteur : Borislav Pekić (1930-1992) Ecrivain aux multiples talents – romancier, nouvelliste, essayiste, dramaturge, publiciste, feuilletoniste, scénariste et auteur de science-fiction – Borislav Pekić a créé un imposant opus littéraire qui constitue, à lui seul, toute une bibliothèque. Abondante et variée, mêlant différents genres, l’œuvre de Pekić nous fait découvrir tout à la fois un érudit à l’esprit encyclopédique qui s’est « armé » de divers savoirs pour tenter de saisir la complexité de l’homme et le sens de son destin historique, un prosateur à l’imagination époustouflante toujours à la recherche de nouvelles formes d’expression, et enfin, un intellectuel lucide, courageux et sceptique qui n’a cessé de s’interroger sur le monde et l’époque dans lesquels il vivait. […] > Texte intégral |
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