Muhamed Abdagić
II
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LE POÈME DU MOIS : AVRIL 2018 |
MUHAMED ABDAGIĆ (1916-1991)
LE TETRAS
Pour Emir Vaiz
Les poètes descendent du tétras car le tétras quand il chante projette la tête en arrière ferme les yeux et s'abandonne au chant aveugle et sourd à toute autre chose
С’est alors qu’il est facile de le tuer
Traduit du serbe par Boris Lazić
МУХАМЕД АБДАГИЋ
ТЕТРИЈЕБ
Емиру Ваизу
Пјесници воде поријекло од тетријеба јер тетријеб кад пјева затури главу уназад зажмури и сав се преда пјесми и ништа не зна за друго нити ока отвара нити хоће да зна
И тада га је најлакше убити
In : Горан Бабић, Жежено злато мога језика, Глас српски, Бања Лука, 2007.
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LAZA KOSTIĆ
(1841-1910)
PARMI LE REVE ET LE REVEIL
O mon cœur abandonné,
qui t’appela devant mon seuil ?
fileuse de rêves sans fin
toi qui files des fils tant fins
parmi le rêve et le réveil.
O mon cœur encor fou,
que fais-tu de fils pareils ?
telle la fileuse tranquille*,
ce que jour file, nuit effile,
parmi le rêve et le réveil.
O mon cœur courroucé,
évite-moi ce dur écueil !
car alors comment se fait-il
que je te perds dans tous ces fils
parmi le rêve et le réveil !
* En original : Pletilja stara, Fileuse ancienne. Le poète fait allusion à Pénélope. [N.d.T.]
Traduit du serbe par Kolja Mićević
In Les Saluts slaves, Editions « Kolja Mićević », Paris-Belleville, 2002, p. 80.