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MILOŠ CRNJANSKI /TSERNIANSKI

EXPLICATION DE "SUMATRA"

traduit par

Vladimir André Čejović et Anne Renoue

 

Crnjanski - Ithaque
 

С У М А Т Р А
 
Сад смо безбрижни, лаки и нежни.
Помислимо : како су тихи, снежни
врхови Урала.
Растужи ли нас какав бледи лик,
што га изгубисмо једно вече,
знамо да, негде, неки поток,
место њега, румено тече !
По једна љубав, јутро, у туђини,
душу нам увија, све тешње,
бескрајним миром плавих мора,
из којих црвене зрна корала,
као, из завичаја, трешње.
Пробудимо се ноћу и смешимо, драго,
на Месец са запетим луком.
И милујемо далека брда
и ледене горе, благо, руком.
 
Београд, Браће Недића 29, 1920.
S U M A T R A

Maintenant, légers et tendres dans l'insouciance,
pensons : comme sont couverts de neige et de silence
les sommets de l'Oural.
Si l'éclat d'un pâle visage,
perdu, un soir, nous navre,
nous savons : quelque part, à sa place, court
un ruisseau qui s'empourpre !
A l'aube, un amour, en pays lointain,
enveloppe notre âme et l'étreint,
dans le calme et le bleu des mers sans fin,
où rougeoie le corail abyssal,
comme la cerise sur la terre natale.
La nuit, nous nous éveillons en souriant
à la Lune et son arc d'argent.
Et tendrement, de la main, nous caressons
les collines lointaines et les neiges des monts.
                                     
        Belgrade, rue des Frères Nedić 29, 1920.                     


A l'occasion de la publication de "Sumatra", le rédacteur de
La Voix littéraire serbe, Bogdan Popović, m'invita à exposer, sous forme d'additif au poème, ma "profession de foi" en poésie.

Bien que nous aussi, les "plus modernes", ayons, cela s'entend, nos propres conceptions de la littérature, je ne peux pas en parler sans embarras, car d'abord, d'autres, plus enthousiastes, s'en acquitteraient mieux que moi, et, par ailleurs, je ne pense pas que la persuasion, dans les querelles littéraires, et dans toute querelle en général, soit d'une utilité quelconque.

C'est pourquoi, quand bien même il me serait possible d'imaginer un lecteur dépourvu de cynisme, je serais incapable d'exposer les valeurs de notre nouveau lyrisme, que je tiens personnellement pour très grandes. Je peux seulement, dans les grandes lignes, sans synthèse, esquisser les aspirations qui règnent du côté de la barricade, de papier, où nous nous tenons.

L'art nouveau, particulièrement la poésie, est attaqué, le plus souvent, pour son "obscurité, son hermétisme, son aspect décadent", etc. Il est difficile d'en parler sans dérision !

La plupart d'entre nous, les plus novateurs, bien que nous nous situions à gauche en politique, rejetons toutes ces obligations d'utilitarisme, de populisme, de salubrité, que des gens dépourvus de toute sensibilité artistique et pleins de vanité sociologique ont si souvent imposées à la poésie chez nous. Pas question pour nous de prêcher le socialisme, par exemple, avec des poèmes lyriques !

De notre "critique" littéraire, si souvent absurde, nous n'en parlons pas.

Mais, que la nouvelle poésie n'est ni du délire, ni de la décadence, chacun pourra s'en convaincre pour peu qu'il approfondisse l'influence des futuristes et des "décadents" russes, et de leur précieuse revue La Paix du vécu, dans la révolution. Notre art nouveau, et surtout la poésie, ne dort pas, comme souvent se l'imaginent les lecteurs, telle une belle femme dans une tour d'ivoire. Cette tour "eburnea" est encore aussi puissante que les stations radio.

La plupart de ces attaques, contre notre poésie contemporaine, sont menées par la misérable stupidité de petits cercles. C'est justement la "popularité" de notre littérature qui a fait qu'elle était si rassise. D'ailleurs, la vraie popularité elle-même est souvent ridicule. Le savent bien tous ceux qui analysent ce que des millions d'Allemands trouvent grand chez Goethe.

Les notions de noblesse, de clarté, de simplicité, en art, ne mènent nulle part. Elles sont parfaitement illustrées par l'oeuvre de Withman, or, pendant un demi-siècle, les Américains ont considéré celui-ci comme un imbécile.

Il y a des faits inéluctables. L'impopularité de la nouvelle poésie, chez nous, est volontaire ! Toute cette introduction était nécessaire pour me permettre de passer sous silence bien d'autres choses.

Restent des contradictions qui ne peuvent être résolues par l'ironie. Celles-là ne seront pas réglées rapidement. La situation, l'esprit, de notre poésie, après la guerre et, je ne peux le taire, après Skerlić, ont été complètement rénovés et transformés. Les idées, les formes et, Dieu merci, les règles, sont révolues !

L'art nouveau, et particulièrement la poésie lyrique, suppose certaines sensibilités nouvelles. Ceux qui ne peuvent respirer hors de l'atmosphère artistique d'avant-guerre, s'en approchent vainement.

Partout aujourd'hui, on sent que des milliers et des milliers d'hommes ont côtoyé les cadavres et les ruines, ont erré à travers le monde et sont rentrés chez eux, à la recherche des pensées, des lois et de la vie de jadis. De la vieille littérature familière, des confortables sensations connues, des pensées élucidées. La poésie lyrique des éternelles et sempiternelles métaphores, ces chers vers de mirliton, ces images de chrysanthèmes, qui fleurissaient dans les feuilletons du dimanche. Mais, de nouvelles idées sont nées, de nouveaux élans, de nouvelles lois, de nouvelles morales ! Il est possible d'être contre nous, mais vain de s'élever  contre nos thèmes et nos objectifs !

Le monde refuse désormais d'entendre l'horrible tempête au-dessus de nos têtes. Ici-bas, ce n'est pas la situation politique qui bouillonne, ni les dogmes littéraires, mais la vie elle-même. Ce sont les morts qui tendent la main ! Il faut leur rendre leur dû !

Au bout de tant d'années, pendant lesquelles la littérature n'était considérée que comme un passe-temps, telle une secte nous apportons maintenant l'inquiétude et la subversion, dans la parole, dans la sensibilité et dans la pensée. Si nous ne l'avons pas encore exprimée, nous la portons en nous, imminente. Du peuple, de la terre, de notre époque, elle a germé en nous. Et elle ne se laissera pas étouffer !

Chez nous, le poète - en lequel Kranjčević voyait le rédempteur - a été le fervent partisan des nouveaux mouvements nationaux. De toute cette joie mystique, ne doit-il rester qu'une mystique de rimes aux belles sonorités ? Nous avons rompu avec la tradition pour nous jeter, tête en avant, dans l'avenir. Nous avons rejeté toutes les lois anciennes. L'éternel problème de la parenté ne nous trouble pas !

Nous nous sommes séparés de cette vie-là, car nous en avons trouvé une nouvelle. Nous écrivons avec un vers libre, qui correspond à notre intériorité ! Nous espérons, ainsi, atteindre d'originales, c'est à dire de "nobles", expressions. Nous ne sommes pas responsables de notre ego. Il n'existe pas de valeurs immuables !

Sans banals quatrains et sans la musique tambourinante de la métrique, nous atteignons la forme pure de l'extase, immédiate ! Nous essayons d'exprimer le rythme changeant de l'humeur, découvert déjà depuis bien longtemps avant nous. De donner l'image exacte des pensées, avec le maximum de spiritualité. D'utiliser toutes les couleurs, les chatoiements de nos rêves et pressentiments, le son et le murmure des choses jusqu'ici méprisées et mortes. Dans la forme, ce n'est pas grand chose ! Mais nous séparons le rythme des jours ensoleillés du rythme des crépuscules. Nous ne fourrons pas tout dans des moules sur mesure !

Nous laissons notre forme épouser celle des éléments de l'univers : les nuages, les fleurs, les rivières, les ruisseaux. La résonance de nos mots est difficile à saisir, car on s'est habitué au sens commercial, journalistique, officiel, de la parole. Il y a longtemps que Bergson a distingué le temps psychologique du temps physique. C'est pourquoi notre métrique personnelle, empreinte de spiritualité, de brume, s'apparente à une mélodie. Nous tentons de trouver le rythme de chaque état d'âme, dans le génie de notre langue, dont l'expression en est restée au niveau des possibilités feuilletonesques !

Notre prosodie est une danseuse exaltée qui exécute ses gestes dans l'extase. Elle transforme son extase en mouvements purs. En poésie, ce n'est pas rien ! Nous avons libéré la langue de ses chaînes banales, et écoutons comment, enfin libre, elle nous révèle d'elle-même ses mystères. Il n'y a pas si longtemps que Dučić faisait rire pour avoir osé écrire que les étoiles bruissent. Nous, bien sûr, sommes allés plus loin !

Peut-être ces innovations formelles intéressent-elles moins le lecteur ? Il faudra en parler une autre fois. En ce qui concerne l'hypermodernisme de nos thèmes, nous n'en avons pas peur. Derrière eux avance la foule de ceux qui, parmi les cadavres, sous les gaz de combat, ont bel et bien ressenti ces sensations  "hypermodernes".  Et ils ont perdu la joie, que même leur famille ne peut leur rendre. Ils ont ressenti beaucoup de choses qu'on nomme "maladives" en poésie. Nous exprimons tout ce qu'ils cachent, tout ce qui les torturent, mais qui inéluctablement les rattrapera. Nous affirmons avec ferveur qu'il existe de nouvelles valeurs, que la poésie découvre, comme toujours, avant la vie !

Nous tentons de faire prendre conscience de ces nouveaux éléments dans l'amour, la passion ou la douleur. Nous essayons de libérer bon nombre de gens des hontes, des liens, des lois et des illusions anciennes ! Nous croyons en ces invisibles et prédestinés auditeurs et lecteurs.

De même que nous croyons en une loi et un sens plus profonds, universels, grâce auxquels la tristesse des sonnets de Camoes, à travers les siècles, se transmet jusqu'à nous.

Si les feuilletons sont de la littérature, alors la poésie moderne devient une profession de fois nouvelles. Sinon, tout ce fatras de versification, de métier, ne serait rien d'autre qu'un répugnant gaspillage de temps. Mais notre vers libre, notre incompréhensibilité - qui prône la maladie - est tout autre chose. Selon  l'expression d'Aristote : " lorsque nous sommes éveillés, nous avons tous le même monde, mais dans le rêve, chacun a le sien."

Maintenant, il faudrait que je me lance dans des discussions sur la métrique. Mais, pour cela, d'abord il est trop tôt, et puis je n'ai jamais eu la rigoureuse application d'un élève de Malherbe. Je ne veux pas non plus faire de l'esprit, ni utiliser de l'ironie à la Edgar Poe. Sans polémiquer sur la versification, je me contenterai de raconter comment on en arrive à de poétiques et hypermodernistes balbutiements, tels que Sumatra.

Un jour, j'ai ressenti toute l'impuissance de la vie humaine, et toute la complexité de notre destin. J'ai vu que personne n'allait là où il le désirait, et remarqué des liens jusqu'alors inobservés. Auprès de moi, ce jour-là, passaient des Sénégalais, des Anamites ; je rencontrai un de mes amis qui revenait de la guerre. Lorsque je lui demandai d'où il arrivait, il me répondit : de Bukhara !

Sa mère était morte et ses voisin l'avaient enterrée. Quelqu'un avait volé le mobilier de sa maison. "Je n'ai même pas un lit pour dormir", me dit-il.

Quand je l'interrogeai sur la façon dont il avait voyagé, il me répondit :"Par le Japon et l'Angleterre où l' on m'a arrêté, et où, pour un peu, on m'aurait fusillé."

"Et que penses-tu faire maintenant ? lui demandai-je. - Je n'en sais rien moi-même. Je suis seul. Tu sais que je m'étais fiancé. Elle est partie. Peut-être n'a-t-elle pas reçu mes lettres ? Qui sait ce qui l'attend, elle aussi. Je ne sais pas moi-même ce que je vais faire, peut-être me donnera-t-on un poste, dans une banque."

La scène se passait en gare de Zagreb. Ensuite, je pris mon train, et poursuivis mon voyage. Le train était bondé, surtout de soldats, de femmes en haillons, et d'une foule de gens en plein désarroi. A l'intérieur, il n'y avait pas d'éclairage, on ne distinguait que des ombres. De jeunes enfants étaient couchés à même le sol du wagon, entre nos pieds. Épuisé, je ne parvenais pas à m'endormir. Tandis qu'on parlait tout autour de moi, je remarquai que les voix étaient âpres, et que les conversations, jadis, n'avaient pas cette sonorité-là. Le regard fixé sur les fenêtres obscurcies, je me souvins comment mon ami m'avait décrit les montagnes enneigées de l'Oural, où il avait passé un an en captivité. Il avait décrit cette région de l'Oural, longuement, et avec tendresse.

Je sentis, alors, tout cet immense silence immaculé, là-bas, au loin. Je souris. Où cet homme n'était-il pas allé ! Je me souvins aussi qu'il m'avait parlé d'une femme. De sa description, je n'avais retenu que la pâleur de son visage. Il avait répété à plusieurs reprises combien elle était pâle, la dernière fois qu'il l'avait vue.

Dans ma mémoire, fiévreusement, commencèrent à se mêler les visages pâles des femmes, que j'avais quittées moi aussi, ou que j'avais entrevues dans les trains ou les bateaux. La pâleur de ces visages m'étouffait, je sortis dans le couloir. Le train  traversait à toute vitesse la région de Srem ; il longeait la collines de Fruška Gora, et quelques branches tapaient sur les vitres qui étaitent brisées.

A travers celles-ci, une odeur d'arbre humide, froide, pénétrante, envahissait le train, et j'entendais aussi le bruit d'un ruisseau. Nous nous étions arrêtés devant un tunnel éboulé.

J'avais envie de contempler ce ruisseau, qui murmurait dans l'obscurité, il me semblait qu'il  était pourpre et joyeux. Mes yeux se fermaient de fatigue, et la lourde faiblesse du voyage interminable s'emparait de moi. Je pensais: "Tiens, comme il y a peu de liens en ce monde ! Voilà cet ami qui aimait cette femme, et elle est quelque part au loin, dans une maison enneigée, toute seule, à Tobolska. Il n'y a rien qu'on puisse retenir. Et moi, où ne suis-je pas allé !

Et voilà, ici, ce ruisseau qui coule gaîment. Il rutile et  chantonne. J'appuyai ma tête contre la fenêtre brisée. Des soldats allaient et venaient, pendant ce temps, sautant d'un toit à l'autre des wagons. Et tous ces visages pâles, toute ma tristesse, disparurent dans le chuchotement de ce ruisseau, au cœur de la nuit. Le train ne pouvait aller plus loin. Il fallait traverser le tunnel de Čortanovci, à pieds.

Il faisait froid. J'avançais parmi une foule de voyageurs inconnus. L'herbe était mouillée, alors nous glissions doucement, certains même tombaient. Quand nous parvînmes en haut de la colline, au-dessous de nous, dans la naissance du jour apparut le Danube, gris, brumeux. Toute cette brume, au-delà de laquelle on entrevoyait le ciel, s'étendait, immense et infinie ! Les collines vertes, comme des îles au-dessus de la terre, disparaissaient déjà dans les rayons de l'aube. J'étais resté en arrière des autres voyageurs.

Et mes pensées continuaient à accompagner mon ami dans ce voyage qu' il m'avait raconté, insouciant, avec un humour amer. Les mers bleues, les îles lointaines que je ne connaissais pas, les plantes et les coraux pourpres, dont j'avais des souvenirs de manuels de  géographie, sans doute, continuaient à affluer dans mes pensées.

Enfin la paix, la paix de l'aube, lentement, entrait en moi. Tout ce que mon ami m'avait raconté, et lui-même, sa silhouette voûtée dans sa capote militaire usée, s'inscrivaient à jamais dans ma mémoire. Moi aussi, soudain, je me souvenais des villes, et des gens, que j'avais vus tout au long de mon retour de guerre. Pour la première fois, je pris conscience d' un immense changement dans le monde.

A l'autre bout du tunnel, un autre train nous attendait. Bien que, au loin, le jour se levât déjà, une totale obscurité régnait encore dans le train. Epuisé, je me blottis, de nouveau, dans un coin sombre du wagon, enfermé dans ma solitude. Plusieurs fois je me répétai : S u m a t r a,  S u m a t r a.

Tout est bouleversé. Ils nous ont transformés. Je me souvins comme nous vivions différemment, avant. Et je baissai la tête.

Le train s'ébranla en grondant. Je m'endormais en pensant combien tout était  étrange désormais, y compris la vie, avec ces immenses espaces. Jusqu'où nous ont menés nos souffrances, et que n'avons nous pas caressé, à l'étranger, à bout de fatigue ! Pas seulement lui, ou moi, mais tant d'autres, des milliers, et des millions !

Je pensais : "Comment m'accueillera ma terre natale ? Les cerises maintenant doivent être rouges, et les villages joyeux. Tiens, comme les couleurs, même là-bas, jusque dans les étoiles, sont semblables, et dans les cerises, et dans les coraux ! Comme tout se tient, dans le monde ! "Sumatra" - me dis-je, encore, avec ironie.

Soudain je sursautai : une sorte d'inquiétude, qui ne parvenait pas jusqu'à ma conscience, m'avait réveillé. Je sortis dans le couloir, où il faisait froid. Nous étions de nouveau arrêtés dans un petit bois. D'un compartiment s'élevait une chanson. Quelque part un enfant pleurait. Mais tous ces bruits arrivaient jusqu'à moi comme d'une infinie distance. Un frisson matinal me saisit.

Je vis encore la Lune, brillante, et souris malgré moi. Elle était partout la même, parce qu'elle était morte.

Je ressentis toute notre impuissance, toute ma tristesse. "Sumatra", chuchotai-je, avec une certaine affectation.

Mais au fond de mon âme, malgré toute ma réticence à l'admettre, je sentais poindre un amour immense pour ces lointaines montagnes, ces forêts enneigées, et même jusque là-bas, pour ces mers glacées. Pour ces îles lointaines, où se passe ce que, peut-être, nous avons provoqué. Je m'étais affranchi de la peur de la mort, des liens avec mon entourage. Comme dans une folle hallucination, je m'élevais dans l'immensité de ces brumes matinales, pour étendre la main et caresser le lointain Oural, et les mers indiennes où s'était enfui, aussi, le teint vermeil de mon visage. Pour caresser les îles, les amours, les amants, les silhouettes pâles. Et tout cet enchevêtrement se métamorphosa en une paix immense, en une consolation infinie.

Plus tard, à Novi Sad, dans une chambre d'hôtel, de tout cela je fis un poème.

                                                                             Belgrade, 1920


In :Miloš Crnjanski, Ithaque / Poèmes et commentairestraduit du serbe par  Vladimir André Čejović et Anne Renoue, Lausanne, L’Age d’Homme, 1999, p. 147-154.

> Sumatra : cinq traductions

DOSSIER SPÉCIAL consacré à Miloš Crnjanski

 

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