LE LIVRE DU MOIS : juillet-août 2013 |
Phébus, 1997, 2001
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Svetlana Velmar-Janković Dans le noir Lagum Traduit par Alain Cappon Présentation du traducteur Roman, œuvre de fiction, Dans le noir / Lagum dépeint la descente aux enfers de la famille Pavlović, du début de l’occupation allemande du royaume de Yougoslavie à la libération de Belgrade et à la prise, puis à l’exercice du pouvoir par les nouvelles autorités communistes. Le Pr Pavlović s’est vu forcer la main pour entrer dans le gouvernement – collaborationniste – du général Nedić, ce qui ne l’empêche pas d’agir dans l’ombre, de porter secours et de sauver la vie à certains de ses compatriotes serbes prisonniers et victimes du régime fasciste soutenu par les Allemands en Croatie. Milica Pavlović, la narratrice et épouse du professeur, assiste impuissante à l’enchaînement inexorable des événements : tel un engrenage qui les broient, ils font de son mari un traître, un « ennemi du peuple » voué au peloton d’exécution, et d’elle-même la complice par charité, mais consentante, d’un adversaire de son mari auquel elle donne refuge – sous son propre toit – le temps qu’il se rétablisse d’une grave blessure. Quant aux amis, ils finissent par ne plus en avoir d’« amis » que le nom. Un monde s’effondre, s’efface devant un autre, se profile l’entrée dans un « lagum, lieu de ténèbres ». >Texte intégral< |
Extraits de presse « Un livre puissant, désespéré et torturé – dans sa construction autant que dans son écriture - comme chaque nation en produit une fois par demi-siècle. » Jean-Christophe Buisson, Le Figaro Magazine, 11 octobre 1997
« Svetlana Velmar-Jankovic explore les mécanismes du soupçon, du sentiment de culpabilité, de la trahison. Elle les décortique avec un regard inquiet. L’écriture est celle de la panique. Haute en couleur, vertigineuse. Ce roman brillantissime est la chronique d’un présent qui n’en finit pas de passer… »
Cédric Fabre, Télérama, 22 octobre 1997.
« Svetlana Velmar-Jankovic n’a pas attendu le déclenchement des hostilités [en ex-Yougoslavie] pour achever, en 1990, Dans le noir, une traversé récapitulative et douloureuse, sans indulgence et sans espoir. La narratrice serbe qui prend la parole depuis Belgrade revient scrupuleusement, en respectant le désordre des souvenirs, sur le chemin d’une générations successivement confrontée aux deux plus effrayantes idéologies du XXe siècle ».
Marion Van Renterghem, Le Monde, 24 octobre 1997
« C'est un roman-témoignage, le récit pathétique d'une vie gâchée. C'est aussi le procès de quarante ans d'histoire, dans la tourmente balkanique. Un réquisitoire implacable, qui sonne le glas des idéologies meurtrières et passe désormais pour un classique en ex-Yougoslavie, où il fut proclamé "livre de l'année 1990". Son titre, Dans le noir, résume le destin de toute une génération, une génération doublement sacrifiée, qui a subi l'occupation allemande puis l'interminable calvaire de l'ère communiste. […] On comprend que les Yougoslaves se soient reconnus dans cet office des ténèbres, au moment où l'Histoire, une fois de plus, allait les entraîner au bout de la nuit.»
André Clavel , L’Express, 30 octobre 1997
« Bouleversante plongée dans une Europe en décomposition, le récit se présente comme une réflexion sur le Mal. Un roman magistral… »
C. J., Le Nouvel observateur, 30 octobre 1997
« De ce récit envoûtant, obstiné, filant, de Svetlana Velmar-Jankovic (admirablement traduit du serbo-croate par Alain Cappon), piqueté d’interventions diaboliques, qui touche à toutes les fibres de la mémoire, on regrettera seulement que l’éditeur n’ait point conservé le titre original : Lagum ». B. R., La Chronique d’Amnesty international, octobre 1997
« Car ce qui est en jeu dans ce livre éblouissant qui vous arrache pour finir de lourds sanglots, ce n'est pas le récit mais le ressenti du totalitarisme. Jusqu'alors nous le connaissions en vertu de l'histoire. Aujourd'hui, grâce à la célèbre romancière serbe Svetlana Velmar-Jankovic, nous touchons la peau de ce que la vieille dame qui ne cherche pas de coupables nomme l' "époque du cruautisme" ».
Catherine Argand, Lire, 1er novembre 1997
« "Choc des efforts de mémoire : ce présent que j'essaie si vivement d'évoquer dans le présent qui s'écoule appartient à un passé depuis longtemps révolu, à une réalité qui date de quarante ans, celle du plus-que-parfait." Belgrade, 1984. Soucieuse de laisser une trace de son passage, une femme de 80 ans écrit ses souvenirs. Ce faisant, elle rend compte de l'état d'un pays sur lequel les couches des ténèbres n'ont cessé de s'amonceler depuis la Seconde Guerre mondiale. De l'euphorie des années trente aux déchirures de la guerre, du titisme au nouveau régime, cette intellectuelle profondément attachée aux valeurs humaines a depuis longtemps cessé d'espérer... Roman sans concession où l'excellence de l'écriture le dispute à la brutalité du témoignage, Dans le noir est d'une sombre beauté.»
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