LE LIVRE DU MOIS : janvier 2014 |
Migrations, traduit par Velimir Popovic,
> Miloš Crnjanski <
> Migration >
Ed. de poche : Paris, LGF, 1988
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Miloš Crnjanski /Tsernianski
Dossier de presse - extraits choisis
Roman symbole de cette nation serbe rétive et schismatique, qui a refusé autant d’être papiste que moscovite… [Migrations] est le chef d’œuvre de la littérature serbe. Mais aussi le roman lyrique et mélancolique, de tous les peuples en diaspora. Nicole ZAND, « Serbes en diaspora », Le Monde, 7 novembre 1986. * Aux fresques des monastères serbes, Milos Tsernianski semble emprunter la technique en étagements de Migrations, la séquence de ses scènes cloisonnées, leur déploiement visuel à mi-distance du réalisme et de la transfiguration. L’œil accompagne l’esprit qui s’élève jusqu’à l’image cosmique du « cercle bleu et en lui un astre ». Anne PONS, « Les enfants de la mère Serbie » , L’Express, du 7 au 13 novembre 1986, p. 148-149. * Immense fresque historique, où les destinées individuelles s’envolent sur l’aventure collective d’un peuple, poème épique où alternent picaresque et tragédie, chant d’amour adressé a la terre et aux morts, quête métaphysique de l’ailleurs, cet « éternel cercle bleu, et en lui un astre », Migrations est tout cela à la fois, et c’est un admirable, un superbe livre, d’une inactualité très actuelle. Bruno DE CESSOLE, « La symphonie pathétique de Tsernianski », Le Figaro, 24 novembre 1986, p. XV. * Voici donc exhumé l’un des trésors de la littérature de l’Europe centrale. Epopée aux dimensions mythiques […] Migrations est une icône, une fresque haute en couleurs dont la « pâte émotive » est si riche, si musicale la phrase – habilement restituée par Velimir Popovic… Tout ce que décrit Tsernianski semble s’élever à la puissance cosmique ; et, par sa dimension poétique, à la Chanson de geste. Sophie FOLTZ , « Le hasard comédien », Magazine littéraire, n° 236, décembre 198, p. 58. * Avec une ampleur et une minutie à couper le souffle, l’auteur, sorte de visionnaire, fait alterner les gros plans, les palpitations les plus secrètes, les plus convulsives des individus, et des plans d’ensemble, le fracas de milliers de figurants, d’armées et de populations en marche, comme en des longs panoramiques tournes en 70 mm. Et toujours des fulgurances poétiques, un climat fantastique qui incendient ses images. Frédéric VITOUX, « L’impossible Serbie », Le Nouvel Observateur, 5 décembre 1986, p. 110. * Raconter pareille épopée exige un talent exceptionnel. Milos Tsernianski appartient à cette race d'écrivains qui ne donnent leur mesure que dans des romans sans mesure. On évoque, à propos de Migrations, Guerre et Paix. […] Comme Tolstoï, Tsernianski sait marier les destins individuels et les fureurs de l'Histoire. Pourtant, les moyens littéraires de Tsernianski et de Tolstoï ne sont pas semblables. Tsernianski est à coup sûr un plus grand artiste que le Russe. Pas une phrase de son livre qui n'enchante par ses sombres, scintillantes beautés. C'est sans doute pourquoi, paradoxalement, Tolstoï est un plus puissant romancier. Guerre et Paix semble parfois n'avoir été écrit par personne, alors qu'on ne peut jamais ignorer que les épisodes de Migrations ont été conçus par un créateur de génie. La brillance du style forme un impalpable écran entre la réalité que décrit Tsernianski et le regard du lecteur. Gilles LAPOUGE, « Destin individuels et fureurs de l’histoire », La Quinzaine littéraire, n° 477, le 1er janvier 1987. * La beauté de cette immense fresque animée vient de sa profusion et de son art du détail, du mélange de pathétique et de picaresque, de l’épaisseur des personnages. Jean MAMBRINO, « Milos Tsernianski / Migrations », Études, décembre 1987.
La belle saga de Milos Tsernianski n’a obtenu qu’un succès d’estime en France, en 1986. C’est pourtant un livre fort qui raconte les déchirements de la liberté en Europe central. […] C’est aussi un roman au terme duquel les hommes contemplent leurs mains vides et découvrent que la Terre promise n’existe pas. Yves CUAU, L'Expresse, 29 juin 1990. * Décider de lire un livre de huit cent cinquante pages bien tassées n’arrive pas tous les jours : il faut être motivé. [… ] La lecture [de Migrations] a superbement comblé l’attente. Cet automne de 2013 j’ai senti le bonheur que seuls les très grands romans savent nous procurer. Ces romans qui bouleversent tous nos acquis cognitifs et esthétiques. Ces romans qui, par leur présence « inattendue », prouvent que l’histoire de la modernité, malgré les dires de nos doctes postmodernes, n’est pas encore écrite, que les fondements et la manière d’évoluer de cette phase historique de l’Occident ne sont pas figés dans le temps. Ces romans qui portent un éclairage nouveau à la fois sur le mystère de l’existence humaine et sur les origines de l’art du roman même. Lakis PROGUIDIS, « Derrière le rideau de la modernité », Serbica, janvier 2014. |
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