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Romancier et nouvelliste, Saša Ilić est né à Jagodina, en Serbie centrale. Il est diplômé de la Faculté de lettres de Belgrade et travaille aux activités éditoriales de la Bibliothèque nationale de Serbie. Saša Ilić a fait ses débuts en janvier 1995 dans le magazine Reč [Le mot], de la maison d’édition engagée Fabrika knjiga, qui publiera par la suite une grande partie de ses textes. Quelques années plus tard, en 1998, il publie en collaboration avec le poète Dragan Bošković son premier ouvrage, Odisej – kataloška priča [Odissée – une histoire en catalogue], suivi en 2000 d’un recueil de nouvelles, Predosećanje građanskog rata [Pressentiment de la guerre civile]. La même année, il édite une anthologie de nouvelles de jeunes auteurs serbes intitulée Pseći vek [Une vie de chien] qui aura un certain impact sur les prosateurs de la nouvelle génération. Auteur engagé, il aborde dans ses œuvres les thèmes de l’engagement, de la passivité et de la résistance tant au niveau individuel que sociétal, et questionne l’héritage des années 1990 en Serbie : l’apathie de la société et les diverses et subtiles formes que peut prendre la propagande. Certains de ces thèmes sont également évoqués dans son premier roman Berlinsko okno [La fenêtre de Berlin], paru en 2005. Son roman suivant, Pad Kolumbije [La chute du Columbia, 2010] est tout aussi engagé : il est considéré comme premier ouvrage à aborder l’atmosphère et le langage ayant mené à l’assassinat, réel comme symbolique, du premier ministre Zoran Đinđić le 12 mars 2003. Après ces deux romans, Saša Ilić est revenu à la nouvelle en publiant la même année, en 2015, deux recueils : Dušanovac. Pošta – kalendarske priče [Dušanovac. Poste – histoires calendaires], primé au 60e Salon du livre de Belgrade, et Lov na ježeve [La Pêche aux oursins]. Par ailleurs, Saša Ilić a été l’un des initiateurs et rédacteurs du supplément littéraire « Beton » du quotidien belgradois Danas, de sa fondation en 2006 à octobre 2013. Également analyste politique et éditorialiste, il écrit régulièrement pour le site d’informations Peščanik et le journal de la minorité serbe en Croatie Novosti, tous les deux très ancrés à gauche. Le roman La fenêtre berlinoise est, pour l’instant, son unique livre publié en France : Gaïa éditions, 2009, traduit du serbe par Alain Cappon. Chloé Billon |