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Romancier, nouvelliste et auteur de prose poétique, Vladimir Pištalo est l'un des écrivains les plus importants de la génération postmoderne qui apparut sur la scène littéraire serbe dans les années 80. Sa biographie et son évolution littéraire sont cependant marquées par son exil en 1993, alors que sévissait la guerre civile en ex-Yougoslavie. Il aura fait pratiquement toute sa carrière d'écrivain aux États Unis. Né en 1960 à Sarajevo, Vladimir Pištalo a fait des études de droit à Belgrade, puis un doctorat sur l'Histoire américaine à l'Université du New Hampshire. Talent précoce, il crée dès l’âge de 18 ans un groupe littéraire nommé "Belgrade, manufacture des rêves". Il écrira son premier livre à 21 ans puis publiera une douzaine d’ouvrages de fiction, qui vont de la prose poétique au roman : Slikovnica [Le livre d'images, 1981], Noći [Nuits, 1986], Manifesti [Manifestes, 1986], Kraj veka [La fin du siècle, 1990], Venecija [Venise, 2011], puis deux biographies poétiques originales : Alexandride, 1999 (contes inspirés par la vie d'Alexandre le Grand), et Corto Maltese, 1987, dans le même style. Son roman Milenijum u Beogradu [Millénaire à Belgrade, 2000], traduit en français en 2008, a connu un grand succès dans la presse et a été retenu dans la dernière sélection pour le prix Femina étranger. En guise d’illustration citons ce court extrait du texte publié dans Le Monde : « C'est une grande voix serbe qui se fait entendre, claire, nouvelle, noble, pour témoigner des guerres qui ont déchiré l'ancienne Yougoslavie. Après tant de caricatures et de prises de position aussi tranchées que hâtives de la part d'observateurs lointains sur le conflit qui a opposé les nouvelles républiques balkaniques, on est heureux de découvrir un écrivain sensible, érudit, ironique, qui raconte à sa manière, souvent hallucinée et fébrile, les dix dernières années du XXe siècle dans une ville, Belgrade, à laquelle il s'identifie. » (René de Ceccatty) Pour le roman Tesla, portret među maskama [Tesla, portrait parmi les masques, 2008], Vladimir Pištalo a reçu le prix NIN (l’équivalent de notre prix Goncourt) ainsi que celui de la Bibliothèque Nationale décerné chaque année au livre le plus lu en Serbie. Depuis sa parution et jusqu'à ce jour, l'intérêt du public ne tarit pas, les tirages se renouvèlent à un rythme égal. Il a été traduit en neuf langues : anglais, russe, espagnol, turc, hongrois, roumain, tchèque, macédonien, bulgare. Aux États Unis (paru en 2015), il a suscité un véritable engouement et des échos considérables dans la presse. Il en est déjà à sa troisième réédition, la première ayant été épuisée en trois mois. Une version audio de ce roman existe déjà en serbe et en anglais. Quant à son dernier livre, intitulé Sunce ovog dana – Pismo Andriću [Le soleil de ce jour – Lettre à Andrić, 2017], il a surtout attiré l’attention de la critique et du public serbes. Comme l’indique son titre, il s’agit d’un roman épistolaire dans lequel l’auteur dialogue avec son grand confrère à la manière des conversations d’Ivo Andrić avec Goya, l’illustre peintre espagnol, dans son célèbre essai poétique « Entretiens avec Goya ». Vladimir Pištalo vit aux États Unis et enseigne l'Histoire américaine et mondiale au Becker College, Massachusetts. Harita Wybrands
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