LE LIVRE DU MOIS : FEVRIER 2018 |
Gallimard Collection 128 pages 2004
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Borislav Pekić L'HOMME QUI MANGEAIT LA MORT Čovek koji je jeo smrt Traduit du serbo-croate par Mireille Robin David Albahari L'HOMME DE NEIGE Snežni čovek Borislav Pekić L'HOMME QUI MANGEAIT LA MORT Čovek koji je jeo smrt Traduit du serbo-croate par Mireille Robin Présentation de l'éditeur Le narrateur de L'homme de neige a une idée fixe : boire du jus d'orange. Venu de l'ex-Yougoslavie, il est invité comme écrivain en résidence dans une université nord-américaine. Mais sa nouvelle vie, confortable et bien réglée, dont il note minutieusement les moindres détails, ne fait tout simplement pas sens pour lui. Ses quelques cours et conférences, ses obligations sociales et ses conversations avec les professeurs et étudiants, tout est envahi par un sentiment d'échec et d'ennui – sentiment dont il s'échappe seulement grâce à l'idée de boire du jus d'orange. Puis, cet équilibre fragile se fissure. Le narrateur a de plus en plus l'impression de flotter, voire de se désagréger. La découverte d'une armoire fermée à clef au sous-sol de son appartement tourne vite à l'obsession, et lorsqu'il cède à la tentation de l'ouvrir pour y trouver des cartes et des plans de toute sorte, il ne peut s'empêcher de les placarder sur les murs de son appartement en pleine nuit. Entouré ainsi de cartes qui illustrent les déchirures de l'Histoire et la fragilité des identités et des frontières, il sent les choses se brouiller de plus en plus autour de lui. Jusqu'à ce que les premières neiges tombent sur la ville... Un voyage du néant au vide La décision de s’expatrier, d’émigrer, de quitter son monde à soi et de se séparer du milieu de sa langue, outil indispensable d’un écrivain, n’est pas, ne pourra jamais être un acte anodin. Même lorsqu’il s’agit d’un choix libre, réfléchi, guidé par le désir de trouver un ailleurs meilleur, la nouvelle vie d’un émigrant ne peut pas se faire sans un certain sentiment de perte, sans le deuil du passé, sans douleur ni solitude. C’est pourquoi elle est souvent vécue comme une sorte d’exil et de déracinement. David Albahari le sait mieux que quiconque, lui qui s’est expatrié pour tenter de préserver ses capacités créatrices qui risquaient de tarir dans le climat ulcéreux régnant en l’ex-Yougoslavie durant la guerre civile : pour preuve, son roman L’Homme de neige, écrit en 1995, peu après son installation dans le « Nouveau Monde ». […] >Texte intégral< |
David Albahari |
Auteur : David Albahari (1948)
Chef de file de la jeune génération des prosateurs des années 1980 et promoteur fervent des idées postmodernistes venues d’outre-Atlantique, David Albahari – nouvelliste, romancier et traducteur de l’anglais – est l’une des figures de proue de la littérature contemporaine serbe. Il s’affirme d’abord en tant que maître du récit court en publiant toute une série de recueils de nouvelles qui se présentent à la fois comme autobiographiques, fictionnelles et métafictionnelles. […] Un changement notable dans la vie et dans la prose d’Albahari s’opère durant les années 1990, à une époque particulièrement agitée marquée par la guerre fratricide en ex-Yougoslavie. Issu d’une famille juive marquée par les traumatismes causés par l’holocauste, et désemparé devant l’absurdité de la guerre civile dans son pays, Albahari a décidé de s’installer au Canda. Ni proscrit ni persécuté, ni réfugié ni exilé, il a choisi, en fait, délibérément le destin de l’expatrié pour pouvoir « respirer librement ». […] Certes, dans les romans écrits depuis son expatriation en 1994 – L’Homme de neige, L’Appât, Ténèbres, Goetz et Meyer, Globe-trotteur, Sangsues … – on retrouve toujours les traits caractéristiques de sa poétique postmoderniste. Mais le champ thématique de ces livres est sensiblement différent : dans l’univers clos et intimiste des nouvelles, a fait irruption la Grande Histoire, la bouleversante histoire des Balkans. […] Traduit jusqu’à présent en une quinzaine de langues, dont le français, Albahari est en bonne voie pour atteindre un prestige international semblable à celui de son grand prédécesseur, Danilo Kiš. > Texte intégral < A lire aussi : |
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