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VLADISLAV PETKOVIĆ DIS LA GEOLE C’est donc cette vie où je tombais fatalement
Depuis la candeur, les yeux d’étoiles pleins,
Et avec ma larme qui luit inconsciemment Et, telle un oiseau au nid démolit, se plaint. C’est donc cette vie où je tombais fatalement. Sans connaissance aucune et bien contre mon gré,
Inconnu au langage et l’hideuse détresse.
Il ne me fut d’aucune aide d’avoir pleuré. Je restais ainsi dans le berceau de tristesse Sans connaissance aucune et bien contre mon gré. Et je ne savais pas que mon sang circulait,
Que je portais une forme qui changeait lentement :
Que je portais une forme, un rêve de beau, un laid, Un profond silence m’illuminant doucement. Et je ne savais pas que mon sang circulait. Et que les étoiles s’échappaient de mes yeux,
Que le ciel se formait et cette voute actuelle
Et l’espace, la durée pour l’exaucement des vœux, Que l’esprit engendrait l’épouvante virtuelle, Et que les étoiles s’échappaient de mes yeux. Mais les étoiles s’échappent, abandonnent les couleurs,
Les lieux, les lointains et la vision du réel :
A présent elles vivent tel l’être qu’elles effleurent, Innocemment liées à mon rêve irréel. Mais les étoiles s’échappent, abandonnent les couleurs. Les étoiles en fuite la terre seule demeure
Pour ma longue marche, pour la vie du verbe :
C’est ainsi que ma force prit de la vigueur, Une force à faire mal, force qui s’exacerbe. Les étoiles en fuite la terre seule demeure. Cette terre, j'ai appris à bien la connaître,
D'un cœur plein d'innocence, mais sans mes étoiles,
Et avec ma larme qui ne veut disparaître, Tel l’oiseau qui sa triste plainte dévoile. Cette terre, j'ai appris à bien la connaître. Je me mis à vivre tel un très vieux secret,
Cloué à cette terre qui nous sert à vivre,
A tourner mon regard vers de grises forêts, Des rêves l’auréole couvrant ma tête ivre. Je me mis à vivre tel un très vieux secret. A ressentir mon être à travers les herbes
Et les nuits, et les eaux : à écouter mon être,
L’esprit qui puissamment en tout rêve acerbe Tel un chant unique, une seule découverte : A ressentir mon être à travers les herbes Et des yeux tels que seule ma force les discerne,
Des yeux qui appellent comme la voix du silence,
Comme l’écho des forêts, comme l’amante terne Des rêves annihilés, des hauteurs immenses, Et des yeux tels que seule ma force les discerne. Traduit du serbe par Boris Lazić
ВЛАДИСЛАВ ПЕТКОВИЋ ДИС ТАМНИЦА
To је онај живот, где сам пао и ја Са нимало знања и без моје воље, И не знадох да ми крв сгруји и тече, И да беже звезде из мојих очију, Ал’ бегају звезде; остављају боје При бегању звезда земља је остала И ту земљу данас познао сам и ја Као стара тајна ја почех да живим, Да осећам себе у погледу трава И очију што их види моја снага,
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