LE LIVRE DU MOIS : JUIN 2017 |
Fayard 2017 324 p. |
Danilo Kiš PSAUME 44 suivi de LA MANSARDE Psalm 44 / Mansarda Traduit par Pascale Delpech ; préface de Jean-Pierre Morel Présentation de l'éditeur : Fayard « Il se chuchotait depuis quelques jours déjà qu’elles tenteraient de s’évader avant l’évacuation du camp, d’autant que, cinq ou six nuits plus tôt, on avait entendu pour la première fois le grondement des canons dans le lointain. Mais la rumeur était retombée – du moins lui semblait-il – depuis que trois femmes, parmi lesquelles se trouvait Erzsike Kohn de leur chambrée, avaient été fusillées sur les barbelés. Tout ce que Maria pouvait faire, c’était donc tendre l’oreille au bruit des canons et attendre que quelque chose se passe. » Paru à Belgrade en 1962, Psaume 44 raconte le projet d’évasion de Maria, une jeune femme prisonnière d’un camp de concentration allemand. Le récit suit le cours de ses pensées dans les heures qui précèdent sa fuite. Premier ouvrage et dernière œuvre inédite en France de Danilo Kiš, publié ici avec La Mansarde (Grasset, 1989), écrit à la même époque, Psaume 44 est un roman saisissant qui éclaire et complète la connaissance de l’œuvre de cet écrivain majeur du XXe siècle. |
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Auteur : Danilo Kiš
Prosateur à la sensibilité de poète, érudit au goût cultivé, intellectuel de conviction à l’esprit libre et à la verve polémique, homme au tempérament bouillonnant menant de temps en temps une vie de bohème, Danilo Kiš était par-dessus tout un artiste : artiste qui s’est adonné à la littérature comme on se voue à un destin ; artiste qui se consacrait avec une passion dévorante, quitte à se mettre en danger, à la seule chose qui comptait véritablement pour lui - l’écriture. « L’écriture », disait-il, « est une vocation, une mutation dans les gènes, dans les chromosomes. J’écris parce que je suis mécontent de moi-même et du monde. Pour dire ce mécontentement. Pour survivre ! » C’est d’ailleurs par l’écriture, et uniquement par elle, que Kiš a pu à la fois exprimer son immense talent, dire sa vérité sur lui-même et l’homme en général, sur l’histoire et le monde, et, enfin, surmonter les profonds traumatismes de son enfance causés par la guerre. Aujourd’hui, bien après sa disparition prématurée, les bons connaisseurs de son œuvre en sont convaincus : c’est sa mort précoce, elle seule, qui a empêché l’écrivain de devenir, après Ivo Andrić, le deuxième lauréat serbe du Prix Nobel. |
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