LE LIVRE DU MOIS : JANVIER 2018 |
Belfond 1999. – 240 p.
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Ivo Andrić MARA LA COURTISANE ET AUTRES NOUVELLES Choix de nouvelles Traduit par Pascale Delpech
Présentation de l'éditeur : Belfond Les dix nouvelles regroupées dans ce recueil forment un magnifique tableau de la Bosnie aux XVIIIe et XIXe siècles, restituant la complexité d'un monde dans lequel musulmans, catholiques, juifs et orthodoxes cohabitent tant bien que mal. Cette Bosnie en proie à d'incessants bouleversements politiques, où guerres, insurrections et occupations se succèdent, nous est décrite à travers une série de portraits, des petites gens plus souvent victimes qu'acteurs des événements. Il y a l'"esclave", une superbe jeune fille capturée pendant une campagne guerrière puis exhibée dans une cage sur une place de village ; il y a Mara, une chrétienne devenue maîtresse d'un pacha et accablée par le poids de la honte. Le kmet Siman, en révolte contre son patron, le lieutenant Murat, victime expiatoire livrée par ses supérieurs à la vindicte populaire, ou encore le pauvre frère franciscain Marko connaissent eux aussi un sort tragique. A travers ces portraits subtils, parfois bouleversants, d'hommes et de femmes ordinaires soudain rejetés aux marges de la société, Ivo Andric se livre à une profonde réflexion sur le destin de l'individu confronté à l'Histoire. Redécouvert en France grâce, notamment, à la publication du Pont sur la Drina et à celle de La Chronique de Travnik (Belfond, 1994 et 1997), Andric est considéré comme l'un des plus importants auteurs slaves contemporains. |
Auteur : Ivo Andrić Romancier de renommée internationale et unique prix Nobel de l’ex-Yougoslavie, Ivo Andrić était considéré dans son pays, déjà de son vivant, comme un classique. Après sa mort, il est devenu – malgré les contestations non fondées provenant ce dernier temps d’un cercle des intellectuels musulmans bosniaques – l’incarnation de l’écrivain absolu : celui qui représente non seulement une incontestable référence littéraire mais aussi une infaillible autorité morale. Andrić-écrivain et Andrić-homme : talent à multiples facettes, le premier possédait à la fois la connaissance de l’historien et la sensibilité du psychologue, la patience de l’archéologue et la profondeur du philosophe, la sérénité du sage et la clairvoyance du visionnaire ; le second, militant dans sa jeunesse dans l’organisation révolutionnaire « La jeune Bosnie » avant d’embrasser une carrière de diplomate durant l’entre-deux-guerres, avait tendance à s’effacer progressivement au profit du premier en se sacrifiant jusqu’à l’abnégation pour sa mission littéraire. source : Serbica > Texte intégral <
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