LE LIVRE DU MOIS : JUILLET - AOÛT 2018 |
![]() L'Age d'Homme 552 pages 1992.
|
Borislav Pekić L'HOMME QUI MANGEAIT LA MORT Čovek koji je jeo smrt Traduit du serbo-croate par Mireille Robin Miloš Crnjanski / Tsernianski LE ROMAN DE LONDRES Roman o Londonu Borislav Pekić L'HOMME QUI MANGEAIT LA MORT Čovek koji je jeo smrt Traduit du serbo-croate par Mireille Robin Présentation de l'éditeur Fils d'un aristocrate anglophile, le prince Repnine, fuyant le communisme, s'est réfugié à Londres. Dans cette ville froide, où, en 1945, l'Anglais et l'émigré ne se fréquentent guère, il refusera la déchéance de ses pairs qui se vendent et complotent contre leur patrie. Tsernianski a le génie des archétypes de l'histoire et des comportements humains. Dans ce roman, il a tissé une subtile méditation sur le mal de notre siècle: la trahison. Mais le Roman de Londres est aussi un immense poème d'amour et de sacrifice. Le Roman de Londres : une "migration" solitaire […] Reflet d'une situation historique concrète et sublimation littéraire d'un destin sans pitié, Le Roman de Londres porte la marque d'une forte implication personnelle de Crnjanski. A-t-il côtoyé des émigrés russes pendant son long séjour dans la capitale anglaise (1941-1965) ? Peut-être en avait-t-il connu, voire fréquenté dans son propre pays : la Serbie accueillit nombre de réfugiés, souvent d'anciens soldats ou officiers des armées blanches, attirés vers elle en vertu des affinités historiques et culturelles que l'on sait. Toutefois l'écrivain puise surtout dans sa propre expérience de l'exil londonien, en ces années de dénuement où sa femme, comme Nadia, confectionnait des poupées de chiffon. Achevant à Londres le premier état du livre en 1947, il synchronise la fiction avec son vécu puisqu'il la situe dans l'immédiat après-guerre. Qu'il transpose ce vécu en prenant un Russe pour héros ne l'empêche évidemment pas de lui déléguer ses pensées et ses impressions. Mais le caractère autobiographique ouvre sur une dimension plus large, universelle. D'abord parce que Londres représente la grande ville moderne en ce qu'elle peut avoir partout d'étouffant. Ensuite parce que Crnjanski tend à gommer les particularismes nationaux des protagonistes. L'idée d'une psyché russe façonnée par le terroir et l'Histoire n'a aucune part à leur développement, et si fort qu'ils aiment leur patrie, celle-ci n'est pas évoquée avec ampleur pour ses spécificités géographiques, culturelles, religieuses. En somme, l'exil russe se dilate dans Le Roman de Londres jusqu'à devenir pleinement « une histoire européenne ». Que Repnine dialogue en son for intérieur avec Napoléon ne semble plus dès lors si surprenant...> Texte intégral < |
Miloš Crnjanski |
Auteur : Miloš Crnjanski / Tsernianski (1993-1977)
Miloš Crnjanski est considéré comme l’une des figures majeures de la littérature serbe du XXe siècle. Et pour cause : poète à la sensibilité raffinée et romancier au style unique, incomparable, ce fervent adepte d’une esthétique moderniste n’a cessé, d’un livre à l’autre, de réinventer son écriture tout en démontrant que l'on peut aller toujours plus loin dans l'exploration de nouveaux moyens d'expression littéraire. Enfant de son siècle, marqué à jamais par les fureurs de l’Histoire – les guerres et l’exil – cet écrivain, tel un Ulysse moderne, n'a pas cessé non plus, toute sa vie durant, de chercher une Ithaque salutaire au dépit des nombreux naufrages qu’il n’a pas pu ou su éviter. Le fruit de cette double quête est son œuvre qui se présente à la fois comme une puissante méditation sur la misère et la grandeur de l'homme, et comme un univers bien singulier où se côtoient les mondes réel et utopique, l’histoire et la métaphysique.[…] > Texte intégral < |
> Tous les mois < |