Marija Panić
Faculté des Lettres et des Arts / Université de Kragujevac
Les traditions française et serbe du Physiologus
Une page du Physiologus de Berne : panthère vers 825-850 |
Résumé : Cet article se propose de comparer les bestiaires français médiévaux et la tradition serbe du Physiologus. La représentation de quelques animaux du Physiologus (unicorne, vautour, antula) présents dans le corpus français et serbe diffère sensiblement quant au contenu zoologique et symbolique, mais garde la structure typique du Physiologus – la description et l’interprétation zoologique – ainsi que le ton édifiant. Notre attention est portée aussi sur les sources employées par les auteurs.
Mots-clés : Physiologus, bestiaires français médiévaux, unicorne, vautour, antula, animal, allégorie.
L’homme médiéval était ébloui par la nature. Les décorations des cathédrales françaises et des monastères serbes en sont la preuve, ainsi que les miniatures et décorations des manuscrits, le symbolisme des animaux et des plantes dans la littérature. Dans le riche corpus du symbolisme animal du Moyen Âge se distingue la tradition du Physiologus, texte gréco-chrétien qui date probablement du IIe siècle, rédigé à Alexandrie puis traduit en de nombreuses langues – la version latine connaissant la plus grande notoriété dans l’Occident médiéval – dont plusieurs langues vulgaires ; il compte parmi les textes les plus diffusés au Moyen Âge.
1. Les bestiaires français
La tradition française du Physiologus est incarnée dans les bestiaires, textes mystiques, didactiques, édifiants et naturalistes, qui datent des XIIe et XIIIe siècles. Pour la plupart, ils sont le résultat de la vulgarisation des sciences, c’est-à-dire de la tentative de rapprocher de la noblesse les textes latins connus du clergé, à une époque de renouveau de l’intérêt pour la nature. Les bestiaires moralisés traditionnels – celui de Philippe de Thaün[1], de Guillaume de Normandie[2], de Pierre de Beauvais[3] – sont les traductions de textes appartenant à la version latine B-Is : le Physiologus de la version B auquel l’auteur avait ajouté des parties étymologiques[4] provenant des Étymologies d’Isidore de Séville, encyclopédie rédigée au VIIe siècle qui connut une diffusion considérable au Moyen Âge, ainsi que des développements zoologiques empruntés à diverses sources. Le Bestiaire de Gervaise[5] appartient à la tradition des Dicta Crisostomi. Ces versions françaises sont les traductions des textes latins[6], qui sont issus de la première rédaction grecque[7].
Les bestiaires français plus récents furent créés selon des procédés différents, en conformité avec les tendances de leur époque. Le Bestiaire d’amour de Richard de Fournival représente une grande innovation dans le genre, son interprétation du comportement animal n’étant plus de caractère édifiant ni théologique, mais plutôt courtois, voire érotique. Ce texte, qui n’est pas la traduction d’un original latin, est une œuvre à part entière où les symboles animaux sont incorporés dans une missive envoyée à une dame inconnue[8]. Le Bestiaire écrit sous le pseudonyme de Pierre de Beauvais, composé entre 1246 et 1268, est une compilation d’emprunts à plusieurs sources en langue vulgaire. Quoique le Bestiaire d’amour compte parmi les sources utilisées, cet ouvrage ultérieur conserve le caractère traditionnel des bestiaires dans l’interprétation de l’allégorie, qui est un message moralisateur adressé aux lecteurs chrétiens[9]. Le Bestiaire de Cambrai est un recueil des animaux dérivé du Bestiaire d’amour, composé uniquement de descriptions zoologiques et excluant (pour la plupart) la symbolisation[10].
La rédaction des bestiaires français se situe à l’époque où ce genre connut son apogée, mais aussi son déclin. Après la grande vogue des bestiaires latins enluminés et leurs traductions qu’avait connue l’Occident médiéval au XIIe et au début du XIIIe siècles, la moralisation commençait à disparatre. Toutefois ces écrits gardaient encore la zoologie fabuleuse, qui paraissait néanmoins de moins en moins convaincante alors que l’expérience et l’observation s’imposaient, quoique lentement, comme méthodes de compréhension et d’explication du monde environnant.
2. La tradition serbe du Physiologus
Le Physiologus grec a laissé des traces dans l’art médiéval serbe, notamment sur les décorations des monastères de Studenica, de Mileševa, de Banjska et de Dečani, ce qui indique que la tradition de ce texte mystique et édifiant était connue à l’époque de leur construction (XIIe–XIVe siècles), même avant la rédaction de ses premières traductions connues[11].
Il existe deux traductions principales du Physiologus grec en langues des Slaves du sud à partir du XVe siècle. Les manuscrits serbes contiennent des traces des diverses rédactions grecques, surtout de la deuxième et de la troisième version[12], qui se caractérisent par le développement des parties naturalistes mais aussi et surtout didactiques et moralisatrices[13]. La version serbe la plus ancienne appartient à la rédaction du pseudo-Basilée, datant du premier quart du XVe siècle. La deuxième date du XVIe siècle[14] et contient des traces de l’influence latine également[15]. En représentant le monde riche et varié des animaux, les traducteurs et remanieurs serbes sont surtout orientés vers la prédication et développent le côté édifiant du genre, tout en montrant la diversité du monde animal.
Les éditions utilisées pour le présent article sont les traductions en serbe moderne faites par des médiévistes serbes. L’édition la plus ancienne que nous ayons analysée est celle de Đorđe Trifunović qui date de 1973. Elle est intitulée Физиолог: слово о ходећим и летећим створењима [Physiologus : le dit des créatures qui marchent et qui volent]. Le titre de ce texte se réfère à l’ancienne division du monde animal selon le critère du milieu où ils habitent et de la manière dont ils se déplacent[16]. Cette édition contient cinquante-deux chapitres en prose[17]. C’est une traduction de la version serbe du XVIe siècle (éditée par S. Novaković[18]), faisant partie du „Ћирилски зборник” (« Codex cyrillique ») conservé à l’Académie yougoslave des sciences et des arts à Zagreb. Trifunović insère dans son édition encore vingt-trois chapitres provenant d’une version serbe plus ancienne (celle du manuscrit du monastère russe de Saint-Pantéleimon au Mont Athos) : ceux qui portent le même titre mais ont un contenu différent[19] et ceux qui sont la spécificité du manuscrit serbe du Saint-Pantéleimon et ne figurent pas dans les autres manuscrits[20].
Les deux autres éditions, celles de Milorad Lazić et de Tomislav Jovanović, sont les traductions en serbe moderne du manuscrit serbe datant du XVe siècle, conservé dans la bibliothèque du monastère de Saint-Pantéleimon du mont Athos (cote 22)[21]. Cette version du Physiologus est intitulée „Јестествословник“ (« Histoire naturelle »)[22]. La traduction de Lazić[23] compte quarante-six chapitres (il ne traduit pas l’ouvrage entier) et celle de Jovanović soixante-dix[24]. Une édition critique de la tradition serbe du Physiologus reste à établir[25].
3. La comparaison du corpus français et du corpus serbe
Étant issues de versions grecques différentes, les traditions française et serbe du Physiologus présentent de nombreuses similitudes et différences. Elles ont en commun la caractéristique formelle du genre : ces ouvrages sont divisés en chapitres comportant la nature (descriptin zoologique) des animaux, suivie de la partie interprétative des chapitres qui est, dans la tradition française, nommée senefiance. Les bestiaires français, de même que les versions serbes du Physiologus, contiennent des chapitres qui ne sont pas consacrés exclusivement aux animaux, mais également aux pierres et aux arbres.
Ces textes ayant pour origine les différentes versions grecques, il n’est pas surprenant que le répertoire des animaux et le contenu zoologique, ainsi que son interprétation, soient parfois dissemblables. La différence la plus manifeste est dans le contenu zoologique, ce qui est attendu, la zoologie médiévale n’étant pas exacte et les versions provenant d’un même texte pouvant différer sensiblement entre elles. Le ton des ouvrages aussi est différent : si les côtés zoologique et édifiant sont en équilibre dans les versions françaises, le message didactique semble prédominer dans les versions serbes. Nous nous proposons de comparer ci-après quelques chapitres sur les animaux tirés du corpus examiné : l’unicorne, le vautour et la bête appelée antula.
3.1. L’unicorne
Symbole christique par excellence, représentation de l’incarnation du Christ dans le corps de la Vierge, cet animal a joui d’une popularité incontestée dans la culture médiévale et dans les époques postérieures. Dans la tradition française où il apparaît dans tous les bestiaires[26], il est décrit comme un animal féroce que l’on ne peut capturer et qui n’est dompté que dans le giron d’une fille vierge[27]. La tradition française, fidèle aux versions latines, élabore l’aspect physique de cet animal et sa capture par les charmes d’une fille.
Dans le texte serbe du XVe siècle (F2, p. 450[28]), l’unicorne est représenté comme petit et féroce, semblable au bouquetin, et pourvu d’une corne ; les chasseurs ne peuvent le capturer. Afin de le chasser, ils déposent une vierge devant l’animal qui arrive et lui tète le sein ; il est alors attrapé et mené au palais du roi. La référence biblique est le verset Ps. 92, 10. L’interprétation de l’allégorie est la même que dans les versions françaises : il s’agit de l’incarnation du Christ. La description, l’interprétation et la référence biblique sont communes aux versions françaises ; c’est là, en effet, la représentation traditionnelle de l’unicorne. Toutefois, la dernière phrase de ce chapitre sur l’unicorne instruit le chrétien à éviter la rage que celui-ci incarne, ce qui diffère sensiblement des versions françaises et représente une élaboration de la partie moralisatrice, développée sur la base d’une analogie entre la rage de l’animal et le comportement à corriger.
L’autre nature de l’unicorne apparaît dans un texte du XVe siècle qui décrit une histoire de chasse à l’éléphant (F2, p. 450)[29]. Selon cette histoire, les chasseurs cherchent les endroits qu’il habite et y construisent un piège en sciant les arbres à mi-tronc. Et ainsi, quand il s’appuie contre un arbre, l’éléphant tombe, les chasseurs le trouve et découpe son corps en morceaux, mais en toute hâte, de crainte que ne vienne l’unicorne[30]. Celui-ci, ayant entendu l’éléphant barrir, vient à son aide et, de sa corne, l’aide à se remettre debout. La moralité est que cet animal est la figuration du Christ, qui aide l’homme affaibli par la Chute à se redresser. Le texte prévient le chrétien contre l’hypocrisie et contre ceux, doux en apparence, qui ont le caractère d’un animal féroce.
Le texte serbe du XVIe siècle contient une autre histoire sur l’unicorne (OHLS, ch. 11[31]). Selon cette version, cet animal est grand et doté d’une grande corne en os, qui sort de sa bouche et heurte son menton, de sorte que l’animal ne peut rien prendre dans sa bouche sauf un arbre redressé. Il paît en laissant traîner sa langue sur le côté de la bouche. Ayant vu un animal quelconque, il le poursuit et lui enfonce sa corne ; c’est sur sa corne aussi qu’il porte l’animal capturé et transpercé. Une fois la proie morte, l’unicorne réussit à la déposer sur sa langue. Cette bête féroce, selon les dires de cet auteur, révère Dieu trois fois par jour et se moque des autres bêtes. Moralité : le lecteur doit lui aussi honorer Dieu et faire l’aumône ; puisque cette bête sauvage et farouche n’oublie pas de célébrer Dieu, le lecteur ne doit pas, lui non plus, négliger de le faire.
Cet animal fabuleux, imaginé comme indomptable, a été, nous l’avons vu, la vedette de plusieurs histoires qui mettent en relief sa force et son intrépidité. Symbole du Christ, il a été interprété dans les versions serbes également comme incarnation du mal, comme mise en garde adressée au chrétien contre le vice. Ceci témoigne de la capacité du symbole médiéval à représenter les valeurs positives autant que négatives.
3.2. Le vautour
Le chapitre sur le vautour est présent dans toutes les versions serbes, toutefois sous des dénominations différentes. Lazić le traduit comme « l’oiseau du grand géant » („птица великог џина“, F1, ch. 39) ; Jovanović le nomme « vautour géant » („велики суп“, F2, p. 448). Dans la traduction de Trifunović, ce comportement est attribué à l’autour („јастреб“, OHLS, ch. 13).
Semblablement à la tradition grecque[32], cet animal est représenté comme un oiseau que l’on peut retrouver dans des endroits élevés et qui dort sur les hauts rochers ou au pied des montagnes. Quand une femelle de cette espèce conçoit, elle se dirige vers l’Inde afin de prendre une pierre bénéfique, semblable à une cloche, puisque dans son intérieur elle contient une autre pierre, plus petite, que l’on entend dès que la grande est sonnée. Une femme enceinte qui met cette pierre sous son corps peut enfanter sans douleur. La moralité est que le lecteur chrétien doit prendre la pierre salvatrice du Saint Esprit.
La deuxième nature de cet oiseau (F1, ch. 23 ; F2, p. 448) a un contenu surtout édifiant. Ce bref chapitre nous informe que le vautour est vorace, qu’il observe un jeûne de quarante jours au terme duquel il mange quarante de nourriture et récupère ainsi après une si longue privation de nourriture. La moralité est que le lecteur doit aussi jeûner mais, surtout, partager la nourriture avec ses frères, ce qui assurera au chrétien la récompense dans le monde céleste.
L’OHLS (ch. 13) raconte l’histoire de l’autour („јастреб“) dans un chapitre qu’il partage avec la mouette (d’après le texte, ces deux oiseaux vivent selon la même règle). Les données sur cet oiseau sont similaires à celles déjà citées : une femelle ne pourrait pondre d’œuf sans que son époux n’apporte les pierres provenant du fossé de Job ; c’est alors qu’elle peut donner naissance. L’autre trait distinctif de l’autour est que, privé de nourriture, il peut jeûner quarante jours ; quand il retrouve une charogne, il mange en un seul jour tout ce qu’il aurait mangé pendant ce temps. Sa troisième caractéristique est une innovation par rapport à la version précédente : le vautour a sur le front une plume qui luit la nuit ; sur l’ongle de sa patte droite apparat du sang, ce qui le conduit à l’endroit où se trouve la charogne. La moralité est qu’un chrétien doit éviter de faire du mal et de suivre le mauvais exemple de l’autour. Cette légende, dont les sources peuvent se retrouver dans la tradition naturaliste de l’Antiquité grecque[33], est transmise sans grandes modifications dans le corpus serbe.
Par contre, la plupart des bestiaires français ne narrent pas l’histoire de cet oiseau, probablement parce que leurs sources latines ne la contenaient pas non plus. Elle est absente également des Étymologies d’Isidore de Séville, en tant que référence importante de l’Occident médiéval ; l’encyclopédie met l’accent sur l’acuité de son flair (Etym, XII, vii, 12) ; au Moyen Âge notamment, le vautour était le symbole de l’odorat[34].
Les bestiaires français les plus tardifs – Le Bestiaire d’amour, le Bestiaire du pseudo-Pierre de Beauvais, le Bestiaire de Cambrai – font exception. Ils décrivent le vautour, mais offrent une histoire nouvelle. Le RF (15) en fait un animal qui a le flair très aiguisé et peut sentir une charogne à deux lieues. Selon le PPB (ch. XII), il est capable de ressentir l’odeur d’un corps mort à trois jours de distance. Il suit l’armée et les tournois, sachant qu’il y aura des cadavres. Il leur mange d’abord les yeux, puis la cervelle ; il est désigné dans ce bestiaire comme un animal immonde. Dans la senefiance, il est interprété comme l’allégorie du Diable. Le chapitre LXVIII du même bestiaire est consacré au vautour et au lynx (« liens »), où est mise en relief la capacité du vautour de ressentir une charogne à trois jours de distance. Le lynx, qui est ici un ver et non une bête[35], a une vue perçante qui lui permet de voir à travers les parois. Le vautour est interprété comme le diable, capable de ressentir la faiblesse des hommes, tandis que le lynx fait penser à la vue de Dieu. La source de ces chapitres dans le PPB est le RF (Baker 2010, p. 337 et 403). En tant que symbole de l’odorat, le vautour est mentionné parmi les autres animaux symboles de sens dans le §6 du BC, et sa nature de suivre l’armée en sachant qu’il y aura des morts et de sentir la charogne à trois jours de distance est exprimée dans le §23.
En tant que symbole faisant partie des rédactions grecques et des versions qui en sont issues, le vautour semble jouir d’une moindre popularité dans les versions latines et dans leurs traductions en langues vulgaires ; il est quand même réapparu dans les quelques bestiaires français que nous venons de citer. Ce charognard grand et imposant a su susciter l’imagination des auteurs et a connu une nouvelle naissance dans les corpus français.
3.3. L’antula
Les chapitres sur l’antula, animal énigmatique dont le nom diffère de version en version, raconte une histoire qui, en revanche, varie peu. Il est représenté comme une bête farouche aux cornes au tranchant de scies ; habitant près de l’Euphrate, il y descend quand il est pris d’une grande soif. Ses cornes sont facilement emmêlées dans le ramage des arbres poussant près de ce fleuve ; alors il pousse de grands cris. Les chasseurs l’entendent hurler, viennent et le tuent. Il est interprété comme l’allégorie de l’homme, toujours en péril de péché, qui doit s’appuyer sur l’Ancien et le Nouveau Testaments.
L’identification de cet animal s’avère difficile. Il est encore plus complexe de dire s’il s’agit d’un animal fabuleux, ou d’un animal réel dont on décrit le comportement fabuleux, comme il y en a beaucoup dans les bestiaires. McCulloch le traduit comme antilope[36], ainsi qu’A. Zucker, qui met en relief la diversité de noms employés pour référer à cet animal dans les traditions grecque et française[37]. Dans sa traduction des extraits du Bestiaire de Pierre de Beauvais, G. Bianciotto garde le mot latin, « antula »[38]. En faisant une synthèse des caractéristiques de l’antilope dans les bestiaires et encyclopédies médiévales, M. Pastoureau classe l’animal « antula » parmi les versions médiévales de l’antilope[39]. C’est là l’un des rares exemples d’une divergence tellement profonde dans la désignation d’un même animal dans divers textes médiévaux, ainsi que de l’hésitation des médiévistes de classifier une bête parmi les êtres réels ou merveilleux ; selon toute vraisemblance, il s’agit d’un animal fabuleux dont l’inspiration a bel et bien pu être la véritable antilope.
Dans le corpus français, cet animal est présent fréquemment[40]. Il est nommé « aptalon » (PB), « antula » (G, PB, PPB), « aptalos » (GN). Dans les versions serbes, il a connu des appellations diverses aussi. Dans une version plus ancienne, il est nommé « drops » (F1, ch. 42 ; F2, p. 457)[41]; son nom vient de la tradition grecque[42]. L’histoire zoologique, son interprétation et les références bibliques sont pareilles à la représentation de l’antula française. La moralité souligne la puissance de l’Ancien et du Nouveau Testaments (analogie avec les deux cornes de l’animal féroce) et indique qu’il faut lutter férocement contre les ennemis de Dieu : les passions du corps telles que la fornication, l’adultère, l’avarice et l’orgueil. Dans la version OHLS (ch. 2), Trifunović le traduit par „зубар“. Le nom de cet animal provient de la dénomination serbe du Bos urus, nommé aussi „тур“[43], une espèce de bovidés disparue au XVIIe siècle (aurochs en français). Le mot „зубар“ est aussi la dénomination serbe du bison européen (Bison bonasus), qui n’était pas rare dans l’environnement européen médiéval. Selon ce chapitre, le zubar est grand et fort ; pris de colère, il s’approche de l’arbre et heurte ses cornes violemment contre le tronc. Aucune bête n’ose s’opposer à cet être sauvage. Tout en restant près de l’eau, il est capable de s’en priver longtemps. Il ne boit notamment qu’une fois par mois ; étant venu à la source, il observe sa surface en pleurant beaucoup. Une fois repu, enivré comme s’il avait bu du vin, il s’approche des arbres et les bat de ses cornes avec force, de sorte qu’il tombe et git la tête renversée, comme mort. Les chasseurs n’ont alors aucune difficulté à le tuer. La moralité est que l’homme doit lutter en s’appuyant sur l’Ancien et le Nouveau Testaments et que s’il s’avère aussi fainéant que le zubar repu, il sera une proie facile pour les chasseurs. En dépit du nom différent, l’histoire et la moralisation sont identiques à celles de l’antula et contiennent, nous l’avons vu, certaines amplifications.
En guise de conclusion
La zoologie fabuleuse et mystique du Physiologus a laissé des traces ineffaçables dans les cultures française et serbe médiévales. Issus des différentes versions grecques, les textes français et serbes diffèrent sur beaucoup de points (le répertoire des animaux représentés, la description zoologique et son interprétation), tout en présentant de nombreuses similitudes : la représentation fantaisiste du monde animal, le symbolisme et le caractère édifiant, qui a une importance primordiale dans les versions serbes. Une analyse des sources employées par les auteurs des versions serbes du Physiologus aiderait à clarifier les circonstances sur leur diffusion et à les situer plus distinctement parmi les textes issus du Physiologus grec.
Sources
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GN : Hippeau, Célestin (éd.), Le Bestiaire divin de Guillaume, clerc de Normandie, A. Hardel, Caen, 1852.
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F1 : Лазић, Милорад, „Фисиолог“, у Фисиолог. Средњовековни медицинсли списи (ур. Милорад Лазић и Љубомир Котарчић), Српска књижевна задруга, Београд, 1989, стр. 9–49.
Lindsay, Wallace Martin, Isidori Hispalensis Episcopi Etymologiarum sive Originum livri XX, New York, Oxford University Press Inc., 2007–2008.
G - Meyer, Paul (éd.), « Le Bestiaire de Gervaise », Romania, 1, 1872, pp. 420–443.
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Littérature
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Zucker, Arnaud, Physiologos : le bestiaire des bestiaires, Grenoble, Éditions Jérôme Millon, 2004.
Annexe I. Liste des chapitres de l’OHLS[44]
- Слово о лаву, цару зверском / Le dit du lion, empereur des bêtes
- Слобо о зубру зверу / Le dit de la bête zubar
- Слово о слону зверу / Le dit de la bête éléphant
- Слово о орлу, цару птица / Le dit de l’aigle, empereur des oiseaux
- Слово о грлици / Le dit de la tourterelle
- Слово о детлићу птици / Le dit de l’oiseau pivert
- Слово о животу пупавца / Le dit de la vie de la huppe
- Слово о голубу птици / La vie de l’oiseau colombe
- Слово о голубу*[45] / Le dit de la colombe
- Слово о хидропу / Le dit du hydrops
- Слово о животу инорога / Le dit de la vie de l’unicorne
- Слово о инорогу* / Le dit de l’unicorne
- Слово о јастребу и друго о галебу /
Le dit de l’autour et l’autre de la mouette
- Слово о ноју / Le dit de l’autruche
- Слово о ноју* / Le dit de l’autruche
- Слово о јелену / Le dit du cerf
- Слово о аспиди / Le dit de l’aspic
- Слово о пеликановом животу на земљи /
Le dit sur la vie du pélican sur la Terre
- Слово о пеликану* / Le dit du pélican
- Слово о славујеву животу / Le dit sur la vie du rossignol
- Слово о ластавици / Le dit de l’hirondelle
- Слово о ластавици* / Le dit de l’hirondelle
- Слово о животу јаребице / Le dit de la vie de la perdrix
- Слово у хинеју у мору / Le dit de l’hinei dans la mer
- Слово о вуку / Le dit du loup
- Слово о вуку (прво)* / Le (premier) dit du loup
- Слово о ждралу / Le dit de la grue
- Слово о змији и води / Le dit du serpent et de l’eau
- Слово о волу / Le dit du bœuf
- Слово о пауну птици / Le dit de l’oiseau paon
- Слово о лисици / Le dit du renard
- Слово о птици ластавици / Le dit de l’oiseau hirondelle
- Слово о животу жабе копнене и жабе водене /
Le dit sur la vie de la grenouille terrestre et la grenouille aquatique
- Слово о пчели / Le dit de l’abeille
- Слово о лаву (треће)**[46] / Le (troisième) dit du lion
- Слово о лаву (четврто)** / Le (quatrième) dit du lion
- Слово о лаву (пето)** / Le (cinquième) dit du lion
- Слово о пеликану (друго)** / Le (deuxième) dit du pélican
- Слово о онагру (друго)** / Le (deuxième) dit de l’onagre
- Слово о јехидни (друго)** / Le (deuxième) dit de l’échidna
- Слово о јежу (друго)** / Le (deuxième) dit du hérisson
- Слово о јежу (треће)** / Le (troisième) dit du hérisson
- Слово о пантеру (друго)** / Le (deuxième) dit de la panthère
- Слово о лисици (друго)** / Le (deuxième) dit du renard
- Слово о аспиди (друго)** / Le (deuxième) dit de l’aspic
- Слово о инорогу (друго)** / Le (deuxième) dit de l’unicorne
- Слово о вуку (друго)** / Le (deuxième) dit du loup
- Слово о дивљем вепру** / Le dit du sanglier
- Слово о медведу** / Le dit de l’ours
- Слово о хидри и крокодилу (друго)** /
Le (deuxième) dit de l’hydre et du crocodile
- Слово о голубу (друго)** / Le (deuxième) dit de la colombe
- Слово о зецу** / Le dit du lièvre
Annexe II. Liste des chapitres du F1
- Прво (слово) о лаву / Le premier (dit) du lion
- Слово друго о лаву / Le deuxième dit du lion
- О истом / Du même
- Слово о чапљи (О харадрији) / Le dit du héron (Du charadrios)
- Повест о сунчаном савру / Le dit du lézard solaire
- О ноћној врани / Du nycticorax
- О дивљем мaгaрцу (О онагру) /
De l’âne sauvage (De l’onagre)
- О јехидни / De l’échidna
- Друго о јехиднама / Le deuxième (dit) des échidnas
- Слово о змији – прво / Le dit du serpent – premier
- Друго својство змије / La deuxième nature du serpent
- Треће својство змије / La troisième nature du serpent
- Четврто својство змије / La quatrième nature du serpent
- О инокентаврима и сиренама /
Des inocentaures et des sirènes
- Прича о јежу / L’histoire du hérisson
- Слово о пантеру – прво („Слово о пантире“) /
Le dit de la panthère – premier
- Слово о пантеру – треће / Le dit de la panthère – troisième
- О јаребици / De la perdrix
- О јаребици – друго / De la perdrix – deuxième
- Слово о лисици / Le dit du renard
- О киту аспедохелону / De la baleine aspidochelone
- О птици великог џина / De l’oiseau du grand géant
- Слово о џину – друго / Le dit du géant – deuxième
- О мраволаву / De la fourmi lion
- О мраву / De la fourmi
- Слово о мраву – друго / Le dit de la fourmi – deuxième
- Слово о мраву – треће / Le dit de la fourmi – troisième
- Слово о ласицама („О невестках“) / Le dit des belettes
- Слово о кастору / Le dit du castor
- О хидри и крокодилу / De l’hydre et du crocodile
- О хнемоху и змији / De la mangouste et du serpent
- О гаврану и врани / Du corbeau et de la corneille
- О грлици / De la tourterelle
- О грлици – слово друго / De la tourterelle – dit deuxième
- О жаби воденој и копненој /
De la grenouille aquatique et terrestre
- Слово о јелену и змији / Le dit du cerf et du serpent
- Друго о јелену / Le deuxième (dit) du cerf
- О саламандру / De la salamandre
- Слово о дијаманту / Le dit du diamant
- О дрвету перидекси / De l’arbre peridexi
- О јастребу и голубу – друго
De l’autour et de la colombe – (dit) deuxième
- О дропсу / Du drops
- О орлу / De l’aigle
- О слону / De l’éléphant
- О кремену („О камени изимајуштим огњ“) /
De la pierre incendiaire
- О животињи морској трозубу / De l’animal marin serre
Annexe III. Liste des chapitres du F2
Прво слово о лаву / Le premier dit du lion Друго слово о лаву / Le deuxième dit du lion Слово о истом / Le dit du même Треће слово о лаву / Le troisième dit du lion Четврто слово о њему / Le quatrième dit du lion Пето слово о лаву / Le cinquième dit du lion Слово о чапљи / Le dit du héron Повест о сунчаном гуштеру / Le dit du lézard solaire Слово о неситу / Le dit du pélican Друго слово о неситу / Le deuxième dit du pélican Слово о ноћној врани / Le dit du nycticorax Слово о дивљем магарцу / Le dit de l’âne sauvage Друго слово о дивљем магарцу / Le deuxième dit de l’âne sauvage Слово о гуји / Le dit de la vipère Друго слово о гуји / Le deuxième dit de la vipère Прво слово о змији / La première nature du serpent Друга природа змије / La deuxième nature du serpent Трећа природа змије / La troisième nature du serpent Четврта природа змије / La quatrième nature du serpent Слово о инокентаурима и сиренама / Le dit des inocentaures et des sirènes Повест о јежу / L’histoire du hérisson Друго слово о јежу / Le deuxième dit du hérisson Треће слово о јежу / Le troisième dit du hérisson Прво слово о пантеру / Le premier dit de la panthère Друго слово о пантеру / Le deuxième dit de la panthère Треће слово о пантеру / Le troisième dit de la panthère Слово о јаребици / Le dit de la perdrix Друго слово о јаребици / Le deuxième dit de la perdrix Сказање о лисици / Le récit du renard Друго слово о лисици / Le deuxième dit du renard Слово о киту аспедохелону / Le dit de la baleine aspidochelone Друго слово о аспиди / Le deuxième dit de l’aspic Слово о птици велики суп / Le dit de l’oiseau vautour géant Друго слово о супу / Le deuxième dit du vautour Слово о мраволаву / Le dit de la fourmi lion Слово о мраву / Le dit de la fourmi Друго слово о мраву / Le deuxième dit de la fourmi Треће слово о мраву / Le troisième dit de la fourmi Слово о ласицама / Le dit des belettes Слово о инорогу / Le dit de l’unicorne Друго слово о инорогу / Le deuxième dit de l’unicorne Прво слово о вуку / Le premier dit du loup Друго слово о вуку / Le deuxième dit du loup Слово о дивљем вепру / Le dit du sanglier Слово о дабру / Le dit du castor Слово о медведу / Le dit de l’ours Слово о хидри и крокодилу / Le dit de l’hydre et du crocodile Друго слово о хидри и крокодилу / Le deuxième dit de l’hydre et du crocodile Слово о хнеумону и змији / Le dit de la mangouste et du serpent Слово о гаврану и врани / Le dit du corbeau et de la corneille Слово о грлици / Le dit de la colombe Друго слово о грлици / Le deuxième dit de la colombe Слово о жаби воденој и копненој / Le dit de la grenouille aquatique et terrestre Слово о јелену и змији / Le dit du cerf et du serpent Друго слово о јелену / Le deuxième dit du cerf Слово о саламандру / Le dit de la salamandre Слово о дијаманту / Le dit du diamant Слово о ластавици / Le dit de l’hirondelle Слово о дрвету перидекси / Le dit de l’arbre peridexi Слово o голубу / Le dit de la colombe Друго слово о голубу / Le deuxième dit de la colombe Друго слово о јастребу и о голубу / Le deuxième dit de l’autour et de la colombe Слово о дропсу / Le dit du drops Слово о зецу / Le dit du lièvre Слово о детлићу / Le dit du pivert Слово о орлу / Le dit de l’aigle Слово о слону / Le dit de l’éléphant Слово о камену из кога избија огањ / Le dit sur la pierre dont jaillit du feu Слово о морској животињи трозупцу / Le dit de l’animal marin serre Слово о ноју / Le dit de l’autruche
Марија Панић
ФРАНЦУСКА И СРПСКА ТРАДИЦИЈА У ФИЗИОЛОГУ
Сажетак: У овоме чланку пореде се француски средњовековни бестијаријуми из XII и XIII века (Бестијаријум Филипа де Таона, Жервезов Бестијаријум, Божански бестијаријум Гијома Нормандијског, Бестијаријум Пјера де Бовеа, Љубавни бестијаријум Ришара де Фурнивала, Бестијаријум псеудо-Пјера де Бовеа и Камбрејски бестијаријум) и српски преводи Физиолога из XV и XVI века. Проучавани текстови имају исту структуру. Изузев Љубавног бестијаријума, подељени су на поглавља, која имају два дела: природњачки опис и симболичко тумачење. Тон ових дела је поучан. У чланку су анализирана три поглавља: о једнорогу, супу и зубру. Зоолошки садржај се доста разликује у француским и српским верзиjама, као и њихово симболичко тумачење. Узрок ове разлике је извор ових дела, будући да француски бестијаријуми потичу из латинских верзија B-Is и Dicta Crisostomi, насталих од прве грчке редакције Физиолога, док српске верзије потичу углавном из друге и треће грчке редакције.
Кључне речи: Физиолог, француски средњовековни бестијаријуми, једнорог, суп, зубар, животиња, алегорија.
NOTES
[1] Emmanuel Walberg (éd.), Le Bestiaire de Philippe de Thaün, H. J. Möler, Lund / H. Welter, Paris, 1900. Dans la suite du présent article, nous nous référons à cette édition avec l’abbréviation PT. Il s’agit de la première traduction d’un texte didactique en langue vulgaire au XIIe siècle. Ce texte est composé de 3194 vers en anglo-normand et contient trente-sept chapitres sur les animaux.
[2] Célestin Hippeau (éd.), Le Bestiaire divin de Guillaume, clerc de Normandie, A. Hardel, Caen, 1852 (GN dans la suite de l’article). Ce texte, datant de la deuxième décennie du XIIIe siècle, composé de trente-sept chapitres sur les animaux, est réputé pour son style.
[3] Guy Mermier (éd.), Le Bestiaire de Pierre de Beauvais (Version courte), A. G. Nizet, Paris, 1977 (PB dans la suite de l’article). Ce texte en prose, rédigé avant 1218, contient trente-huit chapitres.
[4] Nous employons ce terme dans l’acception de l’étymologie médiévale, c’est-à-dire la recherche de la vérité, du sens caché dans le langage, par le rapprochement des mots qui ont une expression semblable. L’étymologie médiévale supposait qu’il était possible de connaître l’essence des choses par leur nom. Voir : Michel Pastoureau, Une histoire symbolique du Moyen Âge occidental, Paris, Seuil, 2004, pp. 14–17 ; Armand Strubel, ’Grant senefiance a’ : allégorie et littérature au Moyen Âge, Paris, Honoré Champion, 2002, pp. 80-81
[6] Sur la tradition latine du Physiologus, consulter Florence McCulloch, Mediaeval Latin and French Bestiaries, The University of North Carolina Press, Chapel Hill, 1962, pp. 21–44; William Brunsdon Yupp, « A New Look at English Bestiaires », Medium Aevum, 54, pp. 1–19 ; Ilya Dines, « The Problem of the Transitional Family of Bestiaries », Reinardus, 24, 2012, pp. 29–52.
[7] Sur les rédactions grecques voir : Arnaud Zucker, Physiologos : le bestiaire des bestiaires, Grenoble, Éditions Jérôme Millon, 2004, pp. 13–15 ; F. McCulloch, Mediaeval Latin and French Bestiaries, pp. 15–20.
[8] Gabriel Bianciotto (éd.), Richard de Fournival : Le Bestiaire d’amour et la Response du Bestiaire, Honoré Champion, Paris, 2009 (RF dans la suite de l’article). C’est l’ouvrage le plus novateur dans le genre des bestiaires.
[9] Craig Baker (éd.), Le Bestiaire, Version longue attribuée à Pierre de Beauvais, Honoré Champion, Paris, 2010 (PPB dans la suite du texte). C’est le bestiaire français le plus développé.
[10] Edward B. Ham (éd.), « The Cambray Bestiary », Modern Philology, 36/3, 1939, pp. 225–237 (BC dans la suite du texte).
[12] Alexandre Vermeille, Physiologus. De l’Orient à l’Occident. Un patchwork multiculturel au service de l’Écriture, Neuchâtel, Université de Neuchâtel (mémoire de latin), 2006. Ce texte contient peu d’informations sur les versions slaves du Physiologus (qui y sont d’ailleurs traitées avec les versions roumaines, qui ne sont pas slaves). La thèse de doctorat de Dragoljub Dragojlović, Fiziolog u Srba, Faculté de philosophie, Université de Belgrade, 1968, cote RD 3451, Bibliothèque universitaire de Belgrade, malheureusement inédite, traite avec force détails des versions serbes du Physiologus et de la tradition grecque.
[17] Ђорђе Трифуновић, Физиолог: слово о ходећим и летећим створењима, Браничево, Пожаревац, 1973. Dans la suite du présent article, nous nous référons à cette édition avec l’abréviation OHLS. Dans l’Annexe I, nous donnons la liste des chapitres que contient cette édition.
[18] Voir note 14.
[23] Милорад Лазић, Op. cit., р. 9–49. Nous employons l’abréviation F1. Dans l’Annexe II, nous donnons la liste des chapitres de cette édition.
[24]Томислав Јовановић, „Физиолог“, у Стара српска књижевност (хрестоматија), Op. cit., р. 437–460. Nous employons l’abréviation F2 et, dans l’Annexe III, nous donnons la liste des chapitres de cette édition. Jovanović a traduit l’édition de ce manuscrit faite par A. Aleksandrov (А. Александров, Физиолог, Казань, 1893).
[25] Sur les versions serbes du Physiologus on pourra consulter : Павловић, Драгољуб и Радмила Маринковић, Из наше књижевности феудалног доба, Просвета, Београд, 1968, р. 245–247; Башић М. Миливоје, Из старе српске књижевности, Издавачка књижарница Геце Кона, Београд, 1931, р. 24–25.
[27] Sur l’origine des légendes médiévales sur l’unicorne et sur sa représentation dans la littérature didactique française, voir : Марија Панић, „Опис и симболика једнорога у француској књижевности XII и XIII века“, Етноантрополошки проблеми, 10/2, 2015, pр. 461–485.
[43] Petar Skok, Etimologijski rječnik hrvatskoga ili srpskoga jezika, knjiga treća : poni–Ž, Jugoslavenska akademija znanosti i umjetnosti, Zagreb, 1973, p. 664.
Date de publication : octobre 2019
Date de publication : juillet 2014
> DOSSIER SPÉCIAL : la Grande Guerre
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