> Miloš Crnjanski <
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MILOŠ CRNJANSKI
(1893-1977)
RÉCIT
Je me souviens juste qu'elle fut
innocente et fine
et que sa chevelure fut
tiède, tel le noir tissu
dans les nus seins blêmes.
Et qu'en nous avant les matines
s'emparfuma l’acacia blanc.
Par hasard je me souvins tristement,
car j'aime :
fermer les yeux et rester tu.
Quand l'an prochain l'acacia aura parfumé,
qui sait où donc je serai :
je pressens en silence – vois-tu –
que de son nom je ne me souviendrai
plus jamais.
Traduit du serbe par Kolja Mićević
In Les Saluts slaves, Editions « Kolja Mićević »,
Paris-Belleville, 2002, p. 188. MИЛОШ ЦРЊАНСКИ ПРИЧА
Сећам се само да је била И да је у нама пре уранка San Vito, al Tagliamento, 1918.
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