LE LIVRE DU MOIS : FEVRIER 2016 |
Paris-Belleville, 2002
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Borislav Pekić L'HOMME QUI MANGEAIT LA MORT Čovek koji je jeo smrt Traduit du serbo-croate par Mireille Robin Kolja Mićević LES SALUTS SLAVES Une anthologie poétique
Borislav Pekić L'HOMME QUI MANGEAIT LA MORT Čovek koji je jeo smrt Traduit du serbo-croate par Mireille Robin
« Un livre en état pur » Les deux cents pages qui font ce livre sont moins une Anthologie qu'un choix de ces poésies écrites en langues différentes (bosniaque, croate, macédonienne, serbe et slovène) au cours du XIXe siècle. La plupart de ces poètes sont les contemporains de Victor Hugo et des Romantiques, mais aussi de Baudelaire, de Mallarmé, Valéry et surréalistes. Tant de « correspondances » intéressantes à faire ! Ce livre a été fait et publié dans des conditions plutôt difficiles, je n’ai pas pu l’enrichir d’une préface et de vies des poètes. C’est donc un livre en état pur, qui ne contient que de la poésie (mais tel quel, il est aussi une proposition, un signal aux chercheurs futurs). Kolja Mićević par Georgette Wachtel - extraits - […] L’anthologie Les Saluts slaves, faite et éditée dans des conditions difficiles en 2002 est un hommage explicite à V. Hugo : « Les éditions Kolja et Rasko ont voulu marquer [...] l’année fabuleuse de V. Hugo qui fut mon grand guide... ». Kolja Mićević, poète et musicologue, est aussi traducteur en serbo-croate et en serbe de très nombreux poètes français du Moyen Age jusqu’aux temps modernes ; il a composé quatre anthologies de la poésie française (de Guillaume d’Aquitaine à Paul Claudel et Apollinaire), il a consacré une anthologie aux Ballades et Chansons françaises et une autre au sonnet. Il mène de pair une activité de poète : neuf recueils écrits directement en français depuis son entrée en France en 1992. Le but de cette page européenne est de susciter chez le lecteur une curiosité pour cette littérature slave qui a une longue histoire écrite en langues distinctes mais cependant très voisines (du Xe siècle au XXe). Qu’il ne soit pas surpris par quelques entorses à la langue française telle que nous la pratiquons, l’auteur les assume : Français, mon français N’est pas le vôtre ! N’en soyez pas offensés : Modestement, je montre Qu’un étranger [...] [...] Exilé, dans les ciseaux De la vie, a le droit de Dire sa pensée... » (Le petit testament bosniaque)
Arrête, Lune, ton char blanc, prolonge ces heures chères, Cependant la poésie slave a une spécificité qui perdure ; elle se fait l’écho des rudes batailles qui ont ensanglanté les Balkans et cela depuis les temps lointains de la conquête ottomane avec, comme corollaire, le thème de l’exil douloureux — loin de la terre natale passionnément aimée. […] O malheureuse terre, pute à nulle autre semblable toi déjà plus pleine de péchés que de sable... Et pourtant c’est le même poète qui adresse à sa bien-aimée des poèmes délicats, précieux même, tels « La Rose » ou « Le Pigeon ». De quoi nous surprendre. > Texte intégral <
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