1877. Naissance le 29 juin dans le village de Stričići près de Banja Luka, dans une famille paysanne ramifiée. Son père Jovan-Gerasim, qui était prêtre, prend la bure au monastère de Gomionica. Sa mère meurt en 1879 alors que son fils Petar n’a que deux ans.
1887. Il commence ses études au monastère de Gomionica, elles dureront deux ans. Par la suite, au cours des vacances d’été, il fera de fréquents retours dans ce monastère et y entendra la plupart des anecdotes qui se retrouveront ensuite dans ses nouvelles.
Monastère de Gomionica
1888. Son père Jovan-Gerasim purge sept mois de prison accusé d’avoir incité les paysans à boycotter l’accueil à Banja Luka du prince-héritier austro-hongrois.
1891. Il achève ses études primaires à Banja Luka et s’inscrit au lycée de Sarajevo.
1895. Alors que l’année scolaire touche à sa fin, il est exclu du lycée de Sarajevo pour avoir exposé publiquement ses sentiments nationaux. Il part à Belgrade et y poursuit ses études à ce qui était alors le Premier Lycée. Il fait la connaissance de l’écrivain Janko Veselinović qui lui suggèrera de délaisser la poésie pour se consacrer à l’écriture de nouvelles.
1898. Il publie ses premiers poèmes dans la revue Podmladak [Génération nouvelle].
1899. Il réussit son examen de « maturité » – de fin d’études secondaires – et, à l’automne, s’inscrit en slavistique à la faculté des lettres de l’université de Vienne.
1901. Il publie ses premières nouvelles, Tuba et Đurini zapisi [Les remèdes de Đura] dans Nova iskra [La nouvelle Étincelle] et dans Bosanska vila [La Nymphe bosniaque].
1902. La Société académique serbe Zora [L’Aube] de Vienne publie S planine i ispod planine [De la montagne et au pied de la montagne], son premier recueil de nouvelles. (Le livre est imprimé à Sremski Karlovci.) Toutes ces textes ont vu le jour alors qu’il étudiait à Vienne, soutenu par un compatriote plus âgé, Pavle Lagarić.
1904. Ses études terminées, il rentre au pays. Le 18 septembre, il épouse Milka Vukmanović qui sera son principal soutien jusqu’à la fin de sa vie. À Zagreb est publié un nouveau recueil de nouvelles De la montagne et au pied de la montagne II qui inclut la pièce dramatique Jazavac pred sudom [Le blaireau devant le tribunal].
Milka Vukmanović, épouse de Kočić photo prise vers la fin de sa vie
1905. Il exerce comme professeur de langue et de littérature à Skoplje, mais entre en conflit avec les autorités et se voit muter à Bitolj. Il démissionne en décembre et revient à Sarajevo. Cette même année est publié son troisième recueil de nouvelles De la montagne et au pied de la montagne III.
1906. Il collabore périodiquement au magazine Srpska reč [La Parole serbe] à Sarajevo puis devient secrétaire de la Société littéraire serbe Prosvjeta [L’Éducation]. Il tente de lancer le journal humoristique et satirique Jazavac [Le Blaireau], mais sans succès, pour des raisons d’ordre politique. En mai de cette même année, il participe activement à la grève des ouvriers à Sarajevo. En août il se déplace à Sofia pour le Congrès des écrivains et journalistes yougoslaves puis, un peu plus tard, à l’invitation de la jeunesse serbe, séjourne à Budapest et y fait une conférence sur « La lutte du peuple serbe en Bosnie-Herzégovine ». En décembre il et chassé de Sarajevo à Banja Luka pour ses attaques portées contre le maire de Sarajevo dans le journal Dan [Le Jour]. Cette année-là, il reçoit pour la première fois le prix SANU pour son travail littéraire ; ce prix lui sera décerné à deux reprises encore, en 1909 et en 1910.
1907. Au terme de longs préparatifs, il lance le journal Otadžbina [La Patrie] à Banja Luka. La célèbre maison d’éditions de Belgrade Srpska književna zadruga publie un choix de ses nouvelles sous le titre De la montagne et au pied de la montagne. Jouissant de la confiance des paysans de sa contrée, il est choisi comme candidat à la députation au sein de l’Organisation nationale serbe. Du fait de ses activités politiques et journalistiques, il est condamné comme opposant à l’Autriche-Hongrie, d’abord à huit, puis à quinze mois d’emprisonnement. Il est incarcéré le 6 décembre 1907.
1908. Il passe ses premiers mois de détention dans la malfamée Maison noire de Banja Luka. Au début du mois d’avril, il est transféré à la prison des politiques « Custodia hinesta » de Donja Tuzla. Au terme d’une année complète d’emprisonnement, il est libéré suite à l’amnistie générale impériale décrétée le 6 décembre 1908.
Une note rédigée lors de l'incarcération de Kočić à « Custodia hinesta » de Donja Tuzla.
1909. Après son séjour en prison, il passe plusieurs mois dans sa région natale où, sous l’influence de Jovan Cvijić, il travaille à une étude anthropologique et géographique de Zmijanje.
1910. Il lance à Banja Luka une revue politique et sociale Razvitak [Le Développement] qui, après six numéros, cessera sa parution. Il part à Sarajevo où il est élu au Sabor (l’Assemblée) de Bosnie-Herzégovine. À Zagreb est publié un nouveau livre Jauci sa Zmijanja [Les Plaintes de Zmijanje].
1911. Il lance à Sarajevo l’édition locale de Otadžbina et publie sous la forme de livre la longue nouvelle Sudanija [Judiciade]. À l’Assemblée de Bosnie, le 16 octobre, il tient un mémorable discours dans lequel il déclare, entre autres : « Puisque tout travail fructueux qui s’inscrit dans les limites de cette triste constitution s’avère impossible et illusoire, nous vous invitons à entamer ensemble le combat pour l’intérêt général de ce pays… »
1912. Vers la fin de l’année, il souffre de paralysie progressive et présente des signes de démence.
1913. À Sarajevo est publiée sous forme de livre la longue nouvelle Rakijo majko [Rakija, ma douce amie]. En décembre meurt Slobodan, son fils unique. Cette perte aggravera sensiblement son état psychique.
Petar Kočić avec son épouse et son fils
1914. Au début de l’année il part à Belgrade pour y être placé en hôpital psychiatrique ; il y restera jusqu’à son décès mais aura vécu au cours de la Première Guerre mondiale le bombardement de Belgrade et l’occupation de la Serbie par les Austro-Hongrois. Selon les dires de témoins visuels, il se promenait fréquemment dans le parc de l’hôpital « l’esprit absent, la mine sombre », tandis que sa cécité allait croissante et qu’il sombrait toujours plus profondément dans un désespoir sans issue.
Une carte postale de Milka Koćić envoyée à Petar Koćić à Belgrade, 1916
1916. Il décède le 29 ou le 27 août à l’hôpital psychiatrique de Belgrade. Il a été inhumé au cimetière de Belgrade.
> DOSSIER SPÉCIAL : PETAR KOČIĆ
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