LE LIVRE DU MOIS : mai 2011 |
L'Age d'homme, 2011
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Petar II Petrović Njegoš LA COURONNE DE LA MONTAGNE Traduit du serbe par Vladimir André Cejovic et Anne Renoue
Présentation de l'éditeur : L'Âge d'homme « D’or fut la première race d’hommes périssables que créèrent les Immortels, habitants de l’Olympe », dit Hésiode dans sa Théogonie. C’est à cette race d’hommes qu’appartient Njegoš, prince, évêque et poète, qui régna sur un peuple héroïque : les Serbes monténégrins. Dans le corps de ces hommes sculptés par le roc, battus par les pluies et les vents, brûlés par le soleil, il attisa une âme, cruelle et innocente, pour assouvir leurs aspirations d’hommes libres, et y incarner la nature même de l’univers : le vécu absolu, première force, première nécessité qui régit toutes les autres. Être soi dans l’au-delà de soi. Dans La Couronne de la Montagne, les compagnons de fortune et d’infortune du Prince-évêque Danilo sont les frères de sang des guerriers grecs de L’Iliade. Des siècles et des siècles les séparent dans l’apparence du temps qui s’écoule, mais dans leur for intérieur, ils agissent, pensent, rusent, rêvent, pleurent et se vengent comme enfants d’une seule mère. Njegoš et Homère contemplent les mêmes hommes, la race héroïque, celle qui cédera devant la race de fer, mais qui ressuscitera dans le poème : Votre exemple enseignera à l’aède La filiation entre ces deux poètes est directe parce que tous deux sont nés de Gaïa et Ouranos, tous deux sont fils de la terre et de la lumière. Comme Homère, Njegoš porte intact en son être le feu des entrailles de la terre, et son âme est le prisme limpide où la lumière cosmique des étoiles se concentre. Dans son regard, un œil irradie l’âtre terrestre, brûle des âges obscurs qu’a traversés la Terre. L’autre recueille la lumière cosmique des étoiles, et rayonne de son céleste vécu. La Couronne de la Montagne est le chant épique d’une nation, en même temps qu’un chef-d’œuvre de la littérature universelle. Cette édition bilingue est une véritable découverte qui participa au réveil de l’ethno-romantisme européen. |
Présentation de : Boris Lazić Si le poème « La pensée » représente l'œuvre charnière, programmatique de Njegoš, et que La Lumière du microcosme en est l’amplification, la complexification, une des ramifications de « La pensée » est certainement l'épopée dramatique Les Lauriers de la montagne, son œuvre maîtresse, publiée en 1847, année par ailleurs millésime de la littérature serbe. [...] |
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Editions Non Lieu, 2010
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LA COURONNE DE MONTAGNE Traduction, introduction et notes : Antoine Sidoti et Christian Cheminade Présentation de l'éditeur : Les éditions Non Lieu
À l’approche du bicentenaire de la naissance de Pierre II Petrovic Njegos (1813-1851), que connaît le public français de ce prince-évêque et poète monténégrin et de son chef-d’œuvre, La Couronne de montagne (Gorski vijenac, 1847) ? Peu de choses ! Des critiques étrangers n’ont pourtant pas hésité à ranger Njegos dans « la glorieuse pléiade des grands poètes de la première moitié du XIXe siècle » et à rapprocher son œuvre de celle de Byron, Shelley, Hugo, Pouchkine et Lermontov. Au tournant des XVIIe et XVIIIe siècles, Danilo, prince-évêque du Monténégro, se voit sommé par son incommode voisin, le vizir de Skadar, de se soumettre à l’autorité de l’empire ottoman. L’attitude menaçante du vizir, au lieu de l’intimider, finit au contraire par le décider à porter un coup fatal à l’ennemi de l’intérieur, les Monténégrins turquisés, devenus « esclaves de l’étranger ». Trois thèmes essentiels se trouvent au cœur de cette pièce de « théâtre à lire », née dans l’effervescence révolutionnaire qui prépare le Printemps des peuples de 1848 : l’appel au combat contre la tyrannie de l’envahisseur, quel qu’il soit ; l’affirmation de l’identité d’un petit pays chrétien face à la civilisation ottomane ; l’angoisse d’un prince qui répugne à déclancher un combat fratricide entre ses compatriotes. Antoine Sidoti et Christian Cheminade résument ainsi les raisons qui les ont poussés à proposer la présente édition : les spécialistes s’accordent pour considérer La Couronne de montagne comme un des chefs-d’œuvre de la littérature slave ; au-delà de l’anecdote relatée, ce poème met en exergue des valeurs universelles ; il fallait vaincre la paralysie saisissant généralement ceux qui désirent faire connaître cet ouvrage, mais estiment que le texte de Njegos est « finalement intraduisible » ; le public français devait pouvoir se faire sa propre idée du contenu d’une œuvre qui fut utilisée à des fins politiques partisanes, notamment au cours des deux dernières décennies du XXe siècle ; enfin, par une introduction et un appareil critique aussi substantiels que possible, ils proposent au lecteur des éléments indispensables à l’approche de l’œuvre, ce dont il n’a pu disposer jusqu’à présent. Antoine Sidoti est docteur ès Langues et Littératures étrangères. Il est l’auteur de Genèse et dossier d’une polémique : la Prose du Transsibérien et de la Petite Jehanne de France, Blaise Cendrars-Sonia Delaunay (novembre-décembre 1912-juin 1914), Paris, Lettres modernes, 1987, de Le Monténégro et l’Italie durant la Seconde Guerre mondiale. Histoire, mythes et réalités, Paris, CNRS Éditions, 2003, de Partisans et Tchetniks durant la Seconde Guerre mondiale. Idéologie et Mythogenèse, Paris, CNRS Éditions, 2004, et de L’Utilisation du poète Njegos du fascisme au titisme. Timbres-poste et propagande en Yougoslavie, Paris, Édilivre, coll. « Universitaire », 2008. Christan Cheminade est agrégé de Lettres et docteur de l’Université de Bordeaux III. Il est l’auteur d’articles dans le domaine de l’histoire des idées. |
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