LE LIVRE DU MOIS : JUILLET - AOUT 2016 |
Gallimard 1985 |
Danilo Kiš ENCYCLOPEDIE DES MORTS Enciklopedija mrtvih Traduit par Pascale Delpech
Présentation de l'éditeur : Gallimard Les neuf nouvelles qui composent ce livre illustrent de manière éclatante les deux thèmes de l'amour et de la mort suggérés par l'exergue emprunté à Georges Bataille : « Ma rage d'aimer donne sur la mort comme une fenêtre sur la cour. » Que ce soit la mort de Simon le Mage, révolté contre la hiérarchie humaine et divine, la biographie d'un homme ordinaire en Yougoslavie relatée dans une encyclopédie de cauchemar, le somptueux enterrement d'une prostituée amie des révolutionnaires dans les années vingt, la mort héroïque d'un jeune aristocrate hongrois, les confessions de celle qui fut longtemps la compagne d'un poète soviétique, ou le véritable roman policier reconstituant la genèse du Protocole des Sages de Sion, tous ces récits mêlent, en des époques et des lieux différents, le fantastique, l'érudition, le lyrisme et l'ironie qui étayent de façon brillante les résonances métaphysiques de cette encyclopédie très spéciale. |
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Auteur : Danilo Kiš
Prosateur à la sensibilité de poète, érudit au goût cultivé, intellectuel de conviction à l’esprit libre et à la verve polémique, homme au tempérament bouillonnant menant de temps en temps une vie de bohème, Danilo Kiš était par-dessus tout un artiste : artiste qui s’est adonné à la littérature comme on se voue à un destin ; artiste qui se consacrait avec une passion dévorante, quitte à se mettre en danger, à la seule chose qui comptait véritablement pour lui - l’écriture. « L’écriture », disait-il, « est une vocation, une mutation dans les gènes, dans les chromosomes. J’écris parce que je suis mécontent de moi-même et du monde. Pour dire ce mécontentement. Pour survivre ! » C’est d’ailleurs par l’écriture, et uniquement par elle, que Kiš a pu à la fois exprimer son immense talent, dire sa vérité sur lui-même et l’homme en général, sur l’histoire et le monde, et, enfin, surmonter les profonds traumatismes de son enfance causés par la guerre. Aujourd’hui, bien après sa disparition prématurée, les bons connaisseurs de son œuvre en sont convaincus : c’est sa mort précoce, elle seule, qui a empêché l’écrivain de devenir, après Ivo Andrić, le deuxième lauréat serbe du Prix Nobel. |
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