Boris Lazić

Serbe ou croate, serbe et croate : quelle serait l’appartenance littéraire de Vladan Desnica ?



Obradović by Uroš Predic
Vladan Desnica
(1905-1967)

 

Quelle serait l’appartenance littéraire de Vladan Desnica ? Quelle pourrait-elle être ? Voici quelle fut sa réponse à la question que lui posèrent en 1961 les rédacteurs de l’édition La littérature croate en 120 livres :

Lorsque j’ai dit que je me considérais écrivain yougoslave, je voulais dire par là que je suis, en tant qu’écrivain, à la fois croate et serbe. Toutefois, votre alternative assez tranchée ‘croate ou serbe’ signifie, en réalité, ‘croate – donc pas serbe’, ou le contraire. Ce qui est à l’exact opposé de ma position[1].

La prise de position de l’auteur sur son œuvre et sa place dans la littérature nationale (au sens, ici, de yougoslave) est, nous le voyons, plus souple que celle de l’establishment littéraire de l’une des républiques de la Fédération.

Dans l’histoire de la littérature, l’œuvre de Vladan Desnica (poète, nouvelliste, romancier, dramaturge, essayiste, traducteur, compositeur, juriste) représente l’un des sommets du modernisme serbe (et yougoslave, aurait-on dit par le passé). Elle anticipe à bien des égards la littérature postmoderne. Desnica renoue également, pour l’approfondir, avec la littérature méditerranéenne fortement présente dans les lettres serbes depuis ses prédécesseurs directs en Dalmatie, Simo Matavulj et Mirko Korolija. Toutefois, à la différence de Matavulj qui écrivit aussi bien en Autriche-Hongrie qu’au Monténégro et en Serbie, où il vécut longtemps, Vladan Desnica crée son œuvre dans l’espace culturel du nouvel État yougoslave et partagera sa vie entre Zadar, Islam Grčki en Dalmatie, et Zagreb en Croatie continentale).

Yougoslavie : ce nom résume à lui seul l’histoire politique et culturelle des Serbes et des Croates au XXe siècle. C’est là, en effet, un élément d’une importance capitale : si, par le passé, seuls les Serbes étaient souverains, la Yougoslavie des Karageorgévitch (1918-1941) puis de l’État socialiste (1945-1991) permettent l’émancipation des autres Slaves du Sud, leur affranchissement de la tutelle austro-hongroise ou ottomane, et l’expression pleine et entière de leurs singularités culturelles. Cet espace culturel comprend, outre les locuteurs du serbo-croate, ceux du slovène, du macédonien (dont l’État socialiste établira la norme littéraire), ainsi que, pour les minorités nationales, de l’italien, du hongrois, de l’allemand (avant-guerre) et de l’albanais. Par son œuvre littéraire, Desnica appartient de plein pied à ce monde à la fois distinct et complexe – distinct tant de l’Europe centrale, orientale que de l’occident européen, et complexe au sens où il est tributaire des cultures et coutumes issues des trois monothéismes (christianisme, judaïsme, islam) greffés au monde slave et patriarcal.

Desnica, qui est un gospar, un noble du littoral, s’inscrit avant toute chose dans l’espace culturel méditerranéen et la latinité occidentale, à la croisée des cultures serbe (orthodoxe, dont il est dépositaire), italienne et croate (catholique) de la Dalmatie. Il est né sur la côte adriatique à Zadar (la Zara italienne qui fut le centre politique de la Dalmatie vénitienne), donc en Autriche-Hongrie, dans une famille serbe et orthodoxe appartenant à la noblesse. Son plus illustre ancêtre est Janković Stojan, le célèbre commandant des troupes Morlaches au service de la République de Venise qui fut chanté par la poésie de geste. Le fief familial se situait à Islam grčki, près de Obrovac. Ce château – où seront composés Les printemps d’Ivan Galeb [Proljeća Ivana Galeba], un roman d’idées et d’expérience, et données nombre d’interviews sur l’acte de création littéraire – ainsi que l’église où reposent l’écrivain et ses ancêtres ont été partiellement détruits par l’armée croate lors de l’éclatement de la Yougoslavie.

La tradition littéraire à laquelle se réfère le jeune Desnica est serbe : son entrée en littérature coïncide avec le renouvellement du Magazine Sjeverne Dalmacije [Magazine de la Dalmatie du Nord] dont il est le rédacteur. C’est dans ces pages qu’il publie, dans les années 1930, ses premiers essais, dont la superbe étude croisée sur les deux maîtres que sont Dositej Obradović et Njegoš. Ce qui l’attire chez Dositej, homme du XVIIIe siècle, ce sont, outre son caractère, son érudition et son cosmopolitisme, sa capacité à épouser les idées et les formes de son siècle et à les transmettre dans sa langue et sa culture. Dositej est, dans la vision de Desnica, un véritable réceptacle et transmetteur de l’universalisme des Lumières. Pour le jeune essayiste, ce sont la langue, la pensée, la métaphysique de Njegoš qui le rendent si pertinent. Dositej a commencé sa carrière pédagogique dans l’arrière-pays dalmate cher à Desnica, et Njegoš est lui-même Méditerranéen. Il consacre son premier essai à ses deux maîtres à penser. C’est toutefois en Simo Matavulj qu’il faut voir son grand prédécesseur.

Par ailleurs, c’est par le biais du Magazine qu’il entre en contact avec l’ensemble de l’intelligentsia serbe depuis l’Adriatique jusqu’à Belgrade. Le journal Politika et l’éditeur Geca Kon sont les premiers destinataires de ses travaux. Geca Kon, grand nom de l’édition serbe de l’entre-deux guerres, accepte son premier recueil de nouvelles qui ne verra pas le jour en raison des évènements qui surviennent au printemps 1941 : l’invasion du Royaume de Yougoslavie par les troupes allemandes. Voilà pourquoi il a semblé à toute une génération de critiques (dont Jovan Deretić) que Desnica apparaît tardivement en littérature : ce n’est toutefois pas en 1950 (date de la parution de son premier livre) qu’il faut situer son entrée en littérature, mais à l’orée des années trente, soit vingt ans plus tôt et suivant une ligne directrice claire : Desnica se veut l’héritier de la littérature serbe de Dalmatie (il obtiendra à cet effet le soutient direct de Mirko Korolija). On est loin du socialisme de l’après-guerre et de ses thématiques marxistes.

Desnica exprime à l’évidence la culture serbe de la Méditerranée, le versant serbe de la culture vénitienne, et s’agissant d’appartenance, plutôt que le lien entre ce patricien dalmate et la littérature croate, ne faudrait-il pas chercher et déceler en lui l’expression de liens avec la Sérénissime et la culture italienne dans son ensemble ? (Les relations serbo-italiennes sont le sujet central du Zimsko ljetovanje [Vacances d’hiver], roman sur l’occupation de Zadar par l’Italie fasciste.) Venise et l’Italie ont été pour Desnica des points d’ancrage de première importance. C’est en Méditerranéen qu’il effectue ses voyages (en Grèce, en Italie, en France). À la fois cosmopolite et patriote, auteur d’une œuvre littéraire quasiment dénuée de couleur locale et riche d’intellectualisme, Desnica aura connu la satisfaction de voir son œuvre maîtresse, Les printemps d’Ivan Galeb, traduite de son vivant dans plusieurs langues, dont l’italien.

Les langues de Desnica

Outre le serbe, Vladan Desnica parlait l’italien, le français, l’allemand, et le russe. Il maîtrisait les langues classiques et était un fin connaisseur du slavon, la langue sacrée de l’Église (ce qui eut son importance lors des polémiques sur son lexique qu’engagèrent certains puristes croates). Il aurait pu écrire en italien aussi bien qu’en serbe, de même qu’il aurait pu être compositeur comme il fut écrivain. Sa correspondance est dans une large mesure italienne. Le serbe de Vladan Desnica appartient à la variante iékavienne du diasystème linguistique. Sur le plan lexical et morphologique, il s’agit de la même langue littéraire que celle de Matavulj, Kočić, Korolija, avec des idiomes et locutions dialectales qui empruntent à la région de la Lika et du littoral dalmate. Sur le plan de la langue et de son usage, Desnica estimera que chaque auteur a la sienne propre : « La langue est une chose pour le philologue, le grammairien..., une autre pour l’artiste écrivain ».[2]

La latinité de Desnica

Il y a, dans la littérature serbe, deux éléments qui sont à la source de sa francophonie : l’une, issue de la pratique administrative du Royaume de Serbie, avec l’ensemble de ses diplômés de la Sorbonne (XIXe, XXe siècles) et l’autre, composée d’écrivains qui ont baigné dans les traditions du littoral adriatique, des anciennes possessions vénitiennes, où le latin, la culture romane et l’italien étaient imbriqués dans la vie dalmate, où l’italien était pour l’intelligentsia une seconde langue. Desnica est issu de cette matrice-là. Ses littératures de référence sont italiennes et françaises avant d’être slaves ou allemandes et davantage latines et méditerranéennes que balkaniques ou centre-européennnes.

Les « nôtres »

Naše (notre) renvoie aux našijenci (les nôtres) de la comédie Dundo Maroje [L’oncle Maroje] du ragusain Marin Držić (XVIe siècle). Voilà un mot qui a son propre arôme, sa saveur propre, sa puissance polyphonique particulière ! En effet, dans l’espace des Slaves du Sud, par-delà les différences territoriales, confessionnelles, nationales, par-delà les conventions et dénominations politiques, existait et existe encore ce sentiment d’appartenance traduit par nous, notre etc. Comme pour ce ragusain qui, dans son malheur, a la chance de croiser à Rome, des citoyens de Kotor (toutes les rivalités entre ces deux villes du littoral adriatique s’effaçant lorsque leurs habitants se rencontrent inopinément en terre étrangère) : voir le nombre de fois et les raisons diverses pour lesquelles Desnica exprime cette appartenance suffit pour se faire une idée précise de son identité et, certainement (d’une manière ou d’une autre) de la « nôtre ».

Anamnèse

On s’étonnait parfois dans les lycées de Croatie, du choix de Simo Matavulj. En effet, les deux protagonistes des deux romans majeurs des lettres serbes dalmates (Bakonja frère Bernard [Bakonja fra Brne] de Matavulj et Les printemps d’Ivan Galeb de Desnica) sont catholiques. Ceci n’est pas là le fruit du hasard, la communauté serbe dalmate subissant depuis des siècles la politique de conversion forcée au catholicisme. Plus le pouvoir de la Sérénissime les oppressait, plus ceux-ci défendaient jalousement leur identité religieuse et culturelle. Matavulj relate dans son roman ses souvenirs d’enfance, son éducation au monastère orthodoxe de Krka, un peu comme le fera plus tard Petar Kočić dans celui de Gomjenica, en Krajina. Sauf que Matavulj transpose l’action d’une communauté monastique de rite orthodoxe à celui d’une communauté de rite latin. Contrairement à ce qu’on pouvait penser dans le système éducatif de la Croatie socialiste, Matavulj ne dépeint pas un cercle croate, mais serbe – et catholique. Son propos est de dessiner la pérennité d’une identité en dépit de l’apostasie d’une partie de ses membres. Selimović fera de même dans Le derviche et la mort. Ivo Andrić, catholique par son baptême et peintre de la vie monastique sous l’occupation ottomane (dans le cycle de nouvelles consacré à fra Petar et dans le roman La cour maudite), était épouvanté par le comportement des franciscains de Bosnie sous l’occupation allemande et l’État indépendant de Croatie. Religion et identité communautaires sont inextricable : la littérature – bien avant que l’historiographie, l’ecclésiologie, la sociologie modernes ne s’en chargent – a creusé le sillon d’une étude approfondie de ce sujet douloureux.

La littérature serbe est dite littérature du croisement, des rencontres. À l’évidence elle  témoigne de celles entre les aires culturelles et religieuses. L’un des plus beaux exemples de ce type de syncrétisme en littérature est la nouvelle « Le moine à la barbe verte » [Fratar sa zelenom bradom]. Desnica affirme l’avoir rêvée[3], ce qui est d’autant plus significatif. Si le franciscain de Matavulj est issu d’une famille de convertis, seul son tempérament témoigne de ses origines. Chez Desnica, en revanche, la barbe du moine franciscain est un rappel de l’appartenance à un autre rite. On retrouve ici l’idée de l’anamnèse chère à Milorad Pavić, le surgissement de souvenirs enfouis, de vérités refoulées, d’identités antérieures à l’existence coriace qui s’imposent aux protagonistes à leur corps défendant.

Polémiques

L’identité de la littérature et des langues littéraires en Croatie est un sujet complexe[4]. Au temps de la Yougoslavie socialiste, dans certaine de ses républiques, on a toujours demandé à l’auteur de faire allégeance à la « littérature nationale », ce que Desnica aura refusé pour toutes les raisons citées ci-dessus. Par ailleurs, si sa position est pérenne au sein des lettres serbes il n’en va pas de même dans les lettres croates. Nous avons souligné la deuxième entrée – définitive – de Desnica en littérature dans sa maturité (la société est alors totalitaire, le pays gouverné par un parti unique – communiste – et un président à vie). Après 1950, Desnica publie aussi bien à Belgrade qu’à Zagreb, mais c’est à Zagreb qu’il va subir, et à plusieurs reprises, des attaquent à visées idéologiques. L’intellectuel cosmopolite se verra accusé de désintérêt pour le « réalisme socialiste », ce à quoi Desnica répondra en suggérant très ironiquement la création – à l’image des arts appliqués – d’une « littérature appliquée[5] » qui ne s’occuperait que de marxisme afin que les écrivains soient affranchis de tout devoir d’écriture utilitaire et puissent se consacrer à ce qu’ils aiment. Ce fut là un véritable défi lancé au pouvoir communiste (nous sommes alors en 1952 !), une raillerie ouverte des dits acquis de Krleža sur l’autonomie de la création littéraire : on ne permit pas à Desnica de publier ses réponses et la polémique alla à sens unique jusqu’à s’éteindre dans une sorte d’ostracisme dont l’écrivain pâtira à Zagreb comme Selimović (pour d’autres raisons) à Sarajevo. Cette polémique anticipe néanmoins, et à bien des égards, celle qui fut engagée dans les années soixante-dix contre Danilo Kiš et son Tombeau pour Boris Davidovič. (Kiš choisira un semblant d’exil). Accusé d’intellectualisme, de prôner l’art pour l’art, et même de nationalisme (alors que sa famille, antifasciste, avait protégé les partisans et lui-même ayant participé à l’effort de guerre à leurs côtés !), Desnica est seul. Du côté serbe, on lui propose de s’installer à Belgrade (Selimović quittera Sarajevo pour la capitale, plus libérale) mais lui décidera de rester à Zagreb. Sa réponse est simple : je suis libre et je le resterai.

Ce fut précisément dans les années cinquante que sa voix s’affermit : il publia ses meilleures œuvres de poésie et de prose, et le film Koncert [Le concert, 1954], basé sur son scénario, fut primé à Cannes. On le traduisit, notamment en italien, en norvégien et en anglais. Plus sa renommée grandissait, plus son cercle d’intimes à Zagreb se rétrécissait. Puis vint le scandale provoqué par le poète Gustav Krklec (qui, lors d’une convention, à Sarajevo, traita Desnica de tchetnik). Sitôt le mot lâché, le descendant de Janković Stojan, d’un seul coup de poing, lui fracasse le front. Scandale ! Krleža, dépassé par l’évènement, peina à remettre de l’ordre dans la délégation des écrivains de Croatie. L’union des écrivains croates tenta d’ailleurs de déposer plainte mais l’affaire fut étouffée dans l’œuf par le pouvoir fédéral.

Nous regrettons de ne pouvoir nous pencher plus longuement  sur l’œuvre méditative de Desnica, à bien des égards unique dans « nos » lettres. Quelle serait son appartenance ? Il est le dernier grand représentant de la littérature serbe de Dalmatie, d’une communauté mise à mal pendant l’occupation fasciste et aujourd’hui anéantie, victime du nettoyage ethnique le plus achevé de l’après-guerre européen. Traduit, de son vivant, dans les langues de sa culture d’élection (occidentale), ses grandes œuvres sont celles d’un humaniste européen qui aura poursuivi sa vie durant un dialogue fécond avec les préoccupations majeures de son temps. La découverte de l’Athanatique [Pronalazak Athanatika] (un vaccin contre la mort) est un superbe roman de science-fiction, une dystopie  stupéfiante où le thème de la mort – déjà présent dans Les printemps d’Ivan Galeb – est développé jusqu’à devenir le sujet central de l’action romanesque située dans une société post-apocalyptique et totalitaire.

Par-delà toutes les formes de clivage, Desnica est libre. S’il appartient, aussi, à la littérature croate, c’est pour le plus grand bien de cette dernière : il aura donné une leçon de liberté, de dignité qui a fait date. Desnica appartient avant tout et de plein pied, à chacun de ses lecteurs, des individus dignes et libres, comme il le fut lui-même.

BIBIOGRAPHIE

Desnica, Vladan, Sabrana djela [Œuvres complètes], SKD « Prosvjeta », Zagreb, 1975.

-------, Progutane polemike [Polémiques englouties], Stubovi kulture, Beograd, 2001.

-------, Hotimično iskustvo [Expérience intentionnelle] I, II, V/B/Z, SKD « Prosvjeta », Zagreb, 2005, 2006.

-------, Pronalazak Athanatika [La découverte de l’Athanatique], V/B/Z ; Zagreb, 2006.

Deretić, Jovan, Istorija srpske književnosti [Histoire de la littérature serbe], SKZ, Beograd, 1983.

Korać, Stanko, Svijet, ljudi i realizam Vladan Desnice [Le monde, les gens et le réalisme de Vladan Desnica], SKZ, Beograd, 1972.

Milošević, Nikola, « Duh modernog vremena u Proljećima Ivana Galeba » [L’esprit du temps moderne dans Les printemps d’Ivan Galeb], in : Proljeća Ivana Galeba : Predgovor. SKZ, Beograd, 1967, p. 7-52.

NOTES

[1] « Kad sam rekao da se smatram jugoslavenskim piscem, time sam mislio: u isti mah i hrvatskim i srpskim. Vaše pak strogo alternativno 'hrvatski ili srpski' u stvari znači 'ako hrvatski – onda ne srpski'; i obratno. A to je upravo ono što stoji u čistoj suprotnosti s mojim stavom » in: Desnica, Vladan, Hotimično iskustvo [Expérience intentionnelle] II, V/B/Z, SKD « Prosvjeta » Zagreb, 2005, p. 247.

[2] „Jezik je, za filologa-gramatičara ..., jedno, a za književnika-umjetnika nešto drugo“, « Književnik i jezik : anketa o pitanjima srpskohrvatskog jezika i pravopisa » [L’écrivain et la langue : enquête sur les questions posées par la langue et l’orthographe du Serbo-croate), in: Desnica, Vladan, Hotimično iskustvo [Expérience intentionnelle], I, V/B/Z, SKD « Prosvjeta », Zagreb, 2005. P. 143.

[3] L’une des premières nouvelles de Vladan Desnica, « Životna staza Jandrije Kutlače » [Les chemins de la vie de Jandrija Kutlača], étudie expressément la question du passage de l’orthodoxie à la foi catholique dans le portrait d’un militaire de carrière témoin de la chute de l’Autriche-Hongrie et de l’avènement du Royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes.

[4] Il n’est pas dans notre intention de nous y attarder. Notons que les lettres croates s’écrivent en trois « parlers » distincts dont le serbo-croate, ou croate littéraire, est la langue commune aux habitants de Serbie, Croatie, Bosnie, Monténégro. Les langues croates régionales (tchakavien, kaïkavien) possèdent une tradition littéraire tout aussi importante, sinon plus : elles sont antérieures à l’introduction de la norme de Vuk Karadžić dans la linguistique croate. Une telle spécificité linguistique, régionale, culturelle doit être prise en considération lorsqu’on parle de la formation des identités littéraires selon les républiques de la Fédération socialiste yougoslave.

[5] « Malentendu autour de la ‘littérature appliquée’ » [Nesporazumak oko « primijenjene književnosti »], in: Desnica, Vladan, Hotimično iskustvo [Expérience intentionnelle] I, V/B/Z, SKD « Prosvjeta » Zagreb, 2005, p. 377-393.


Date de publication : juin 2021


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Date de publication : juillet 2014

 

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Le poème titré "Salut à la Serbie", écrit en janvier 1916, fut lu par son auteur Jean Richepin (1849-1926) lors de la manifestation pro-serbe des alliés, organisée le 27 janvier 1916 (jour de la Fête nationale serbe de Saint-Sava), dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne. A cette manifestation assistèrent, â côté de 3000 personnes, Raymond Poincaré et des ambassadeurs et/ou représentants des pays alliés.

Grace à l’amabilité de Mme Sigolène Franchet d’Espèrey-Vujić, propriétaire de l’original manuscrit de ce poème faisant partie de sa collection personnelle, Serbica est en mesure de présenter à ses lecteurs également la photographie de la première page du manuscrit du "Salut à la Serbie".

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