SERBICA 
Photo N23 
 СЕРБИКА
                     Revue électronique  
ISSN 2268-3445 N° 23 / juillet 2018              




Photo N23

Dossier spécial

LES  LIVRES  QUI  CHERCHENT

UN  EDITEUR (II)

Livres de :

Vladimir Pištalo, Gordana Ćirjanić, 
Radoslav Petković
, Nina Živančević,
Slobodan Tišma, Stojan Srdić

Depuis la parution du dernier numéro de notre revue, le nombre de livres en quête d’un éditeur va croissant… Afin de « soulager » les tiroirs surchargés des traducteurs, nous avons décidé de leur consacrer, outre ce numéro prévu initialement, le suivant : ce faisant, nous espérons de même offrir une chance aux textes qui, végétant parfois depuis des années – attendent désespérément… « des jours meilleurs ».

                                                                                              Milivoj Srebro et l’Equipe de Serbica

♦ SOMMAIRE ♦

*


AUTEURS – LIVRES – TRADUCTEURS

1.

VLADIMIR PIŠTALO

Tesla, portrait parmi les masques / Tesla, portret medju maskama
roman, 2008
traductrice : Harita Wybrands

2.

GORDANA ĆIRJANIĆ

Le Baiser / Poljubac
roman, 2007
traductrice : Brigitte Mladenović

3.

RADOSLAV PETKOVIĆ

L’Œuf de Christophe Colomb / Kolumbovo  jaje
essais, 2017

traducteur : Alain Cappon

4.

NINA  ŽIVANČEVIĆ

Ce dont on se souvient / Ono što se pamti
essai anthropologique, 2017
traducteur : Slobodan Ivanović

5.

SLOBODAN TIŠMA

La Chambre de Bernardi / Bernardijeva soba
roman, 2011
traductrice :
Harita Wybrands

6.

STOJAN SRDIĆ

Le Brouillard / Magla
pièce dramatique, 1985
traductrice : Jovanka M. Čemerikić

*

1. VLADIMIR PIŠTALO
Tesla, portrait parmi les masques / Tesla, portret medju maskama
Traduction et présentation : Harita Wybrands

Auteur d’un opus allant de la prose poétique au roman :
Vladimir Pištalo (1960)

Vladimir Pištalo est l'un des écrivains les plus importants de la génération postmoderne qui apparut sur la scène littéraire serbe dans les années 80. Sa biographie et son évolution littéraire sont cependant marquées par son exil en 1993, alors que sévissait la guerre civile en ex-Yougoslavie. Il aura fait pratiquement toute sa carrière d'écrivain aux Etats Unis.

Né en 1960 à Sarajevo, Vladimir Pištalo a fait des études de droit à Belgrade, puis un doctorat sur l'Histoire américaine à l'Université du New Hampshire. Talent précoce, il crée dès l’âge de 18 ans un groupe littéraire nommé « Belgrade, manufacture des rêves ». Il écrira son premier livre à 21 ans puis publiera une douzaine d’ouvrages de fiction, qui vont de la prose poétique au roman… Milenijum u Beogradu [Millénaire à Belgrade, 2000], roman traduit en français en 2008, a connu un grand succès dans la presse et a été retenu dans la dernière sélection pour le prix Femina étranger. […] Tesla, portret među maskama [Tesla, portrait parmi les masques, 2008] lui a valu le prix NIN (l’équivalent de notre prix Goncourt) ainsi que celui de la Bibliothèque Nationale décerné chaque année au livre le plus lu en Serbie. Depuis sa parution jusqu'à ce jour, l'intérêt du public ne tarit pas, les tirages se renouvèlent à un rythme égal. Il a été traduit jusqu'à présent en neuf langues. […] 

Vladimir Pištalo vit aux Etats Unis et enseigne l'Histoire américaine et mondiale au Becker College, Massachusetts. > Texte intégral <

*

Le roman du « chevalier des éclairs »
Tesla, portrait parmi les masques / Tesla, portret medju maskama
roman, 2008

Avec son roman Tesla, portrait parmi les masques, Vladimir Pištalo offre au lecteur tout ce qui peut satisfaire sa curiosité sur ce grand savant dont le personnage semble pour beaucoup entouré d'un halo de mystère. Pour de bonnes ou de mauvaises raisons, aujourd'hui plus que jamais, des légendes se tissent autour de cet esprit complexe et énigmatique pour qui le feu de la découverte s'accompagne de grandes exaltations quasi mystiques, phénomène peu courant dans le monde de la science.

En s'appuyant scrupuleusement sur la biographie de Tesla depuis sa première enfance jusqu'à sa mort – le roman se présente sous la forme d'un triptyque qui donne une image exhaustive de la vie du savant : La jeunesse, l'Amérique et le Nouveau siècle – le narrateur nous conduit dans les labyrinthes d'une existence qui, à chacune de ses étapes, porte les marques de la rébellion du génie contre le médiocre et le convenu et nous surprend par ses excès et ses revirements. […]

Le portrait de Tesla passé au crible de l'analyse subtile de Pištalo n'est pas celui de la légende qui, en le mystifiant, le pousse vers une abstraction désincarnée. Il est humain, trop humain. Il est tout à la fois touchant par son incorruptible probité et infléchissable par sa détermination. Souvent redoutable et mal compris. Aux moments décisifs, pareil à un chaman, il se projette vers les limites du possible, à la lisière de la vie et de la mort, de la lumière et des ténèbres. […]

Le nom donquichottesque (évoqué dans le roman) du chevalier des éclairs pourrait être le terme le plus approprié pour définir l'essence de cet esprit exalté en discordance avec le monde et l'époque où il vécut. Ne devait-il pas dès lors se couvrir d'un masque pour sauvegarder sa vraie identité ? La malédiction est le privilège de quelques rares. > Texte intégral <

A lire :
 > des extraits du roman <

2. GORDANA ĆIRJANIĆ
Le Baiser / Poljubac
Traduction : Brigitte Mladenović

Un pont  entre l’Espagne et la Serbie : Gordana Ćirjanić (1957)
par Brigitte Mladenović

Poétesse, romancière et traductrice de l’espagnol, Gordana Ćirjanić (1957) apparaît d’abord sur la scène littéraire serbe en tant que poétesse, et dès la parution de son premier recueil en 1980 sa voix se distingue parmi celles de sa génération par sa singularité et son authenticité. 

Dans sa jeunesse, sur les dernières vagues du mouvement hippie, elle passe de longues périodes à voyager à travers l’Europe avant de s’installer en Espagne en 1985… Après une dizaine d’années passées à Madrid et en Andalousie, elle rentre à Belgrade en 1996, en période de guerre, alors que ceux qui font le chemin inverse sont bien plus nombreux. […]

Depuis les années 90, toutes ses œuvres, qu’il s’agisse de poésie, d’essais ou de prose, sont profondément liées à l’Espagne, son histoire et sa réalité. On pourrait même dire que sa prose s’épanouit sur un pont imaginaire entre l’Espagne et la Serbie, tant elle est imprégnée de comparaisons entre les deux pays, d’analyses de leurs relations et de recherches de parallèles et de contrastes. >Texte intégral<

*

Une confrontation audacieuse avec des vérités extrêmes :
Le Baiser / Poljubac
roman, 2007
par Vasa Pavković
traduit par Brigitte Mladenović

Le Baiser est un récit tragique et authentique de la vie amoureuse d’un handicapé. Émotionnellement mûr et intellectuellement supérieur à son entourage, « fort comme un taureau » au-dessus de la ceinture, mais aux « petites jambes d’enfant de dix ans »,  cet anti-héros de roman possède les mêmes désirs, les mêmes passions et les mêmes rêves que les autres, mais est privé d’expérience amoureuse. […]

Métaphore de la faiblesse, de la solitude et de l’absence de contacts humains, Le Baiser est un roman qui parle de nous tous. Poussé stylistiquement et psychologiquement jusqu’au paroxysme, c’est l’un de ces romans intimistes qui, par des procédés apparemment simples et une confrontation audacieuse avec des vérités extrêmes, comme Le Tunnel d’Ernesto Sabato ou La Grimace d’Heinrich Boll, s’adressent, à travers le caractère inhabituel du protagoniste, à tout notre potentiel émotif. […]

Le ton de la confession adopté dans le roman est rendu encore plus inhabituel par le fait que le héros principal, après avoir fui la maison, a fixé un rendez-vous dans un hôtel à une prostituée qui doit rester nue pour qu’il parvienne à  « mettre son âme à nu». […] >Texte intégral<

A lire :

> un extrait du Baiser <

3. RADOSLAV PETKOVIĆ
L’Œuf de Christophe Colomb / Kolumbovo  jaje
essais, 2017
Traduction et présentation : Alain Cappon

À quoi pense Radoslav Petković
quand on dit Première Guerre mondiale ?

À peine le numéro de Serbica qui lui était consacré (N° 16 /  juin  2016) avait-il été mis en ligne que Radoslav Petković publiait un nouveau livre, Kolumbovo jaje [L’Œuf de Christophe Colomb]. À l’opposé des ouvrages qui lui ont valu des récompenses tels Destin et commentaires ou Souvenir parfait de la mort, ouvrages de fiction basés néanmoins sur une solide et imposante documentation historique et philosophique, ce nouvel ouvrage est un livre d’essais dans la lignée d’Ogled o mački [Essai sur le chat, 1995] ou des plus récents Vizantijski internet [Internet byzantin, 2007] et Dogadjaj godine [L’Événement de l’année, 2010] restés, hélas, totalement ignorés chez nous.

L’Œuf de Christophe Colomb se compose de trois parties qui réunissent des textes de différentes longueurs, eux-mêmes distincts. Pour cette occasion nous avons choisi de présenter deux. Un extrait du premier, plus court, qui s’interroge : Y a-t-il eu une Première Guerre mondiale ? mais pousse la réflexion plus loin en posant la question de la fiabilité de la littérature : que révèle-t-elle sur la réalité de la guerre et que passe-t-elle sous silence ? De grands noms sont ainsi évoqués, yougoslaves : Krleža, Crnjanski, mais aussi français : Proust, Malraux, Breton, et allemands : Thomas Mann, Ernst Jünger.

Le deuxième texte est traduit en intégralité, voici pourquoi. À quoi je pense quand on dit Première Guerre mondiale ? présente à mon sens un aperçu plus large des talents d’essayiste de Radoslav Petković : sa grande connaissance de la littérature anglo-saxonne mais aussi des littératures italienne et française. Sa mise en parallèle d’Italo Svevo et de Marcel Proust lui permet d’évoquer (sans ordre d’importance) Trieste, ville à la double, voire triple identité ; le problème de la judéité, assumée ou non ; des considérations d’ordre littéraire : le héros d’un roman est-il ou n’est-il pas l’auteur lui-même, et, si oui, dans quelle mesure ? Dernier élément qui a dicté ce choix, la part que Radoslav Petković accorde à Marcel Proust, sujet d’un accès sans doute plus facile et familier d’un lecteur français. [...] > Texte intégral <

A lire :

> Deux extraits de L'Œuf de Christophe Colomb <
>
Numéro spécial consacré à Radoslav Petković <

4. NINA ŽIVANČEVIĆ
Ce dont on se souvient / Ono što se pamti
essai anthropologique, 2017
Présentation et traduction : Slobodan Ivanović

La recherche du Grand Autre

Le  livre Ce dont on se souvient appartient au nouveau genre hybride d’une fiction à la fois théorique et prosaïque et que l’on peut définir comme celle d’un nouvel essai anthropologique. Ce livre s’apparente  à un essai voyageur écrit dans l'esprit  de la recherche du Grand Autre, dans la lignée de Margaret Mead ou de Claude Levi Strauss. Il s’agit en fait d’une rencontre anthropologique avec la vie et le climat d'un autre, qui ne se concentre pas sur la seule description des endroits visités.

Le récit de voyage s’attache habituellement à lier en quelque sorte une description au monologue d'un auteur dans lequel il raconte tout ce qu’il voit ou ressent pendant un voyage.  L’essai de Nina Živančević  se concentre quant à lui sur un dialogue de cultures,  c'est-à-dire, un échange entre celle de l’auteur et celle qu’il découvre pendant son voyage. L'auteur n'occupe donc pas ici la place privilégiée et dominante. Les deux cultures, la sienne et celle observée, s’entremêlent et s’interrogent. Ainsi, dans ce livre – que David Graeber qualifie dans la postface de témoignage sur notre âge post-robotique, c'est-à-dire, l’âge anthropocène – se succèdent des dialogues avec les cultures d'Egypte, d'Italie, d'Espagne, du Pérou… mais aussi avec Henri Michaud qui avait visité l'Inde et écrit sur les cultures asiatiques. > Texte intégral<

A lire :

> un extrai  de Ce dont on se souvient <

5.  SLOBODAN TIŠMA
La Chambre de Bernardi / Bernardijeva soba
Présentation et traduction :
Harita Wybrands

Le Kaspar Hauser de la littérature serbe :
Slobodan Tišma (1946)

Musicien (jazz, rock...), journaliste à radio Novi Sad, critique littéraire, auteur de nombreux recueils de poèmes, Slobodan Tišma se lance dans la prose tardivement. Plusieurs ouvrages se succèdent et retiennent aussitôt l'attention de la critique : le recueil de nouvelles Urvidek (2005), le roman Quattro stagioni (2009) et La Chambre de Bernardi [Bernardijeva soba], un court roman de 150 pages qui obtient, en 2012, le prix NIN (le Goncourt local). Ce dernier livre, déjà traduit en allemand et en hongrois, doit paraître bientôt en anglais.

Slobodan Tišma se dit le Kaspar Hauser de la littérature serbe. Il n’appartient à aucun courant, ne suit aucune ligne déjà tracée, se livre d'un bout à l'autre à une inspiration originale, entre prose et poésie, où dominent l'absurde et le grotesque, une liberté sans contrainte, sans souci du vraisemblable, mais où toutes les idées reçues sont passées au crible d'une critique sans merci.[…] > Texte intégral <

*

On songe à Beckett, à Pinget, à Gailly… en terre balkanique
La
Chambre de Bernardi / Bernardijeva soba
roman, 2011

La Chambre de Bernardi est une œuvre tissée à la manière d'un patchwork au gré des bizarreries du narrateur où toutes les audaces sont possibles. On navigue entre passé et présent dans une sorte de déambulation déroutante au petit bonheur de la langue inventant ses tours. Le roman se déploie de façon musicale, dans l'interpénétration des événements, des réflexions, des couleurs, des formes du design, avec de subtiles et très discrètes insinuations érudites, des clins d'œil au lecteur. Tout cela est surplombé par l'image de l'océan comme l'incarnation spirituelle d'une liberté inconditionnelle qui obsède le personnage par-delà les misères bien concrètes de son existence. Une situation sociale et psychologique qui permet à l'auteur de remettre en cause toutes les valeurs, d’exercer en sous-main une critique acerbe de la société, des intérêts mesquins qui déterminent les comportements (on est dans la Yougoslavie socialiste où la politique préoccupe les esprits et promet des promotions rapides à des postes élevés, mais à quelles conditions ?).

Le narrateur se considère comme un rebut de la société. Il revendique ce statut : être au plus bas de l'échelle sociale – c'est-à-dire nulle part – est la condition pour atteindre les sphères supérieures de l'esprit auxquelles il aspire et à quoi, par moments, grâce à sa capacité à se détacher de tout, il parvient. […]

On ne peut pas ne pas songer à Beckett, à Pinget, à Gailly… en terre balkanique. […] > Texte intégral <

A lire :

> des extraits de La Chambre de Bernardi <

6. STOJAN SRDIĆ
Le Brouillard / Magla
Traduction : Jovanka M. Čemerikić
Présentation : d’après Savremena srpska drama

L’auteur d’un opus dramatique riche et diversifié :
Stojan Srdić (1950)

Même s’il s’est d’abord illustré dans les domaines de la poésie et de la prose – Žitije [La Vie, 1988] et Prarevačka šuma [La Forêt de Prarevac, 1988], Stojan Srdić s’est surtout affirmé en tant qu’auteur dramatique dont l’œuvre importante a été plusieurs fois couronnée. Ses meilleurs textes dramatiques – parmi lesquels se distinguent Ćopavi ljudi [Les Boiteux, 1988], Anđeo sa verande [L’Ange de la véranda, 2006], Geto [Le Ghetto, 2012], Salon [Le Salon, 2014] et Moje dete [Mon Enfant, 2015] – sont non seulement très différents sur le plan stylistique mais ils présentent également une diversité de genres. Plus précisément, son œuvre se déploie du drame poétique stylisé – qui se révèle un défi tant pour le metteur en scène que pour le chorégraphe – au théâtre réaliste, voire naturaliste. […]

Ce qui caractérise par ailleurs, et d’une manière frappante, les pièces de cet auteur, c’est la symbolique liée à leurs personnages déviants. En plus d’être en règle générale scéniquement attrayants et de contribuer à la complexité et à l’étrangeté des rapports entre les acteurs du drame, ils reflètent clairement les déviations du monde décomposé dans lequel nous vivons.

Stojan Srdić est aussi l’auteur d’une bonne vingtaine de drames radiophoniques enregistrés et diffusés dont certains traduits en plusieurs langues étrangères. […] > Texte intégral <

*

Un brouillard apocalyptique
Le Bruillard / Magla

pièce dramatique, 1985

Parmi les œuvres radiophoniques de Stojan Srdić, une place à part revient à Magla [Le Brouillard] inspiré par la rude vie des montagnards de la Bosanska Krajina, une région serbe de la Bosnie occidentale, et par la tradition de la chasse aux loups qui date du début du siècle précédent. S’il rappelle – par son thème central : la lutte acharnée entre la nature et l’homme – les contes de Petar Kočić, le grand écrivain de cette région, Le Brouillard acquiert la force d’une œuvre authentique par sa dimension symbolique. Partant des scènes de la vie quotidienne d’un village du bout du monde englouti dans le brouillard hivernal, et sans jamais quitter le cadre d’un drame d’apparence mimétique, réaliste, l’auteur nous introduit, au fur et à mesure, dans une « autre dimension », celle qui rappelle symboliquement l’apocalypse biblique…

Enregistré en 1985 dans l’ambiance authentique d’un hiver en Bosanska Krajina, Le Brouillard a été d’abord élu meilleur drame radiophonique au Festival yougoslave d’Ohrid puis, la même année, s’est adjugé la deuxième place au festival Prix Italie à Cagliari. […] Texte intégral <

A lire :

> traduction intégrale du Brouillard <

Revue éditée avec le soutien de :
Université Bordeaux Montaigne
MSHA
EA 4593 CLARE
Ministère de la culture de la République de Serbie

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